Le président du MoDem, François Bayrou, estime qu'"on devrait pouvoir renvoyer dans leur pays" les personnes étrangères susceptibles de faire courir des risques à la société française, dans une interview parue mercredi dans Sud Ouest.
"Le droit n'autorise pas la mise en détention de gens qui n'ont commis aucun délit ou crime", rappelle le leader centriste. "Mais s'il s'agit de personnes étrangères susceptibles de faire courir des risques à la société française, alors on devrait pouvoir les déclarer indésirables et les renvoyer dans leur pays", estime-t-il.
Fin mars, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait indiqué que vingt étrangers radicalisés en situation régulière avaient été expulsés du territoire français en 2017, un chiffre "jamais atteint auparavant", avait-il noté.
Après l'attaque au couteau au centre de Paris, samedi, qui a fait un mort, François Bayrou considère en outre que "ce qui manque le plus, c'est le renforcement de la vigilance de la famille ou du voisinage".
Dans cet entretien au quotidien régional, le candidat malheureux aux présidentielles de 2002, 2007 et 2012, devenu partenaire de la majorité et réputé proche d'Emmanuel Macron, reconnaît par ailleurs que l'"équilibre" du "et en même temps" présidentiel "n'a pas été perçu" par les Français.
En citant "l'annonce simultanée des facilités accordées aux investisseurs et des efforts demandés à d'autres parties de la population", le président du MoDem note qu'"il n'y avait pas besoin de sortir de Polytechnique pour deviner les effets que cela aurait au sein de la population française".
François Bayrou se prononce à nouveau pour la participation et l'intéressement dans les entreprises et une meilleure rémunération des heures supplémentaires.
"Il est juste de donner à cet effort supplémentaire une rémunération significative", insiste M. Bayrou, selon qui les promesse de non-augmentation d'impôts durant le quinquennat sont "des mots de ministre".
"Il faudra trouver un équilibre différent pour les finances publiques locales", relève-t-il, en référence à la suppression annoncée de la taxe d'habitation. "Une partie de la TVA pour les communes serait une piste. La taxe d’habitation, c'est 20 milliards, un point de TVA, c'est 12 milliards, vous voyez qu'on n'est pas loin", suggère encore le maire de Pau.