L'eurodéputé Rassemblement national (ex-FN) Nicolas Bay a estimé lundi que Donald Trump défendait logiquement les intérêts de son pays et que les Européens devraient faire de même, après la volte-face du président américain lors du G7, provoquée selon lui par l'attitude "agressive" de Justin Trudeau.
Le co-président du groupe ENL (Europe des nations et des libertés) au Parlement européen a défendu sur LCI un "avis pragmatique": "je prends acte du fait que Donald Trump fait une volte-face en effet, je ne sais pas quelles en sont les raisons très précises, mais ce qui est sûr c'est que lui sert les intérêts américains, avec quelques résultats quand même", a-t-il estimé.
Pour M. Bay, le Premier ministre canadien "Justin Trudeau, de façon agressive, plus qu'agressive même à l'égard de Donald Trump lors de la conférence de presse finale, remet en cause l'équilibre subtil (trouvé lors du G7, NDLR); eh bien Trump reprend ses billes".
Reprenant les mots de M. Trudeau, Nicolas Bay a estimé que les tarifs américains "ne sont pas insultants", ils sont simplement "les choix des Etats-Unis".
Appelant à "sortir du jugement moral", il a estimé qu'il fallait "travailler avec la Russie, aujourd'hui à tort écartée du G7, parce que c'est une grande puissance avec laquelle on a des intérêts communs". "Respectons les Etats-Unis, mais défendons nos intérêts y compris contre les intérêts américains, c'est la compétition internationale !", a-t-il lancé.
Au lieu de "signer des traités de libre-échange", il faut "des mesures de rétorsion, il faut le faire pays par pays, produit par produit. On va faire des mesures protectionnistes sur les Harley, les jeans et le bourbon: ça n'a aucune utilité puisque ce sont des produits qu'on ne fabrique pas nous. Donc mettons en place des protections douanières quand c'est nécessaire sur des produits que nous fabriquons en Europe", ce qui donnera "un avantage concurrentiel à nos entreprises".
Donald Trump s'est désolidarisé à la surprise générale samedi soir du communiqué final négocié de haute lutte au sommet du G7 au Canada, jugeant l'hôte Justin Trudeau "très malhonnête et faible" pour avoir qualifié d'"insultants" les tarifs américains. Le président américain a en outre menacé ses alliés de droits de douane alourdis.