François Bayrou souhaite relancer la réforme du mode de scrutin aux élections municipales à Paris, Lyon et Marseille, à un an de l’échéance. Beaucoup de sénateurs, notamment à gauche, craignent le risque d’une manœuvre électorale.
Bariza Khiari : « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »
Par Alice Bardo
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Hier, le député-maire LR du Havre Édouard Philippe a été nommé chef du gouvernement par Emmanuel Macron. « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait », se félicite Bariza Khiari, qui estime qu’il s’agit d’une personnalité « Macron-compatible ». Selon la sénatrice socialiste, cette décision est « conforme à l’ADN » de la République en marche, à savoir une véritable recomposition politique marquée par un dépassement du clivage gauche/droite.
Un « groupe de majorité présidentielle au Sénat »
La déléguée nationale d’En marche confie en avoir « assez de ce mur de Berlin qui sépare » la droite de la gauche. « Plusieurs fois, j’ai eu envie de voter des choses que la droite proposait », se désole-t-elle. Présente sur les bancs du Sénat sous l’étiquette du Parti socialiste depuis près de treize ans, elle assure qu’elle ne se représentera pas aux sénatoriales prochaines, mais appelle à la formation d’un « groupe de majorité présidentielle au Sénat », sur le modèle de ce qui devrait se passer à l’issue des législatives. «Ceux du groupe socialiste qui souhaitent le succès du Président le rejoindront », prévoit Bariza Khiari.
La sénatrice affirme que le clivage gauche/droite qui polarisait jusque-là la vie politique française est en train de disparaître : « La gauche est en pleine décomposition » et « après les législatives il va y avoir trois camps à droite : celui des extrêmes avec Wauquiez et consorts, le camp de la droite républicaine et celui qui a compris dans quel monde on vivait avec NKM, Le Maire. » Hier soir, après la nomination d’Édouard Philippe, ces derniers et une vingtaine d’autres élus de droite ont d’ailleurs appelé à répondre « à la main tendue par le Président de la République. »
« Des ministres de droite modérée »
Bariza Khiari attend, confiante, l’annonce de la composition du gouvernement du nouveau Premier ministre, qui devrait intervenir en fin de journée. « Sous Sarkozy il y a eu une tentative d’ouverture vers la gauche, mais à une dose homéopathique. Là le niveau est plus fort et assumé », anticipe-t-elle. Elle valide la vision du président de la République et de son chef de gouvernement, à avoir un mélange de personnalités de droite et de gauche, auxquelles s’ajouteront des personnes issues de la société civile. Elle précise toutefois qu’il serait préférable que les ministres de « droite modérée » aient des « points de convergence » avec le PS sur les questions de société, à commencer par la laïcité. Une question qui intéresse tout particulièrement celle qui ambitionne désormais de « structurer l’islam de France » : « Il faut des Républicains de confession musulmane qui s’investissent dans la structuration de l’islam de France ». Un combat qu’elle mènera hors du gouvernement : « Je ne serai pas ministre » assure celle qui s’apprête à laisser la vie sénatoriale derrière elle.