Le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella a affirmé vendredi à l'AFP s'inscrire dans "l'union nationale" de "ceux qui sont au front" face à l'épidémie de coronavirus, et vouloir être "constructif" dans la crise, que le gouvernement a selon lui "minimisée".
La présidente du parti Marine Le Pen avait, en début de semaine, rejeté toute idée d'union nationale et attaqué frontalement le gouvernement sur sa gestion de la crise en l'accusant de "mensonges" répétés sur "absolument tout".
"On continue de remplir notre rôle et surtout d'essayer d'être constructifs et d'apporter des propositions. (...) Et on se joint évidemment à l'union nationale derrière tous ceux qui sont au front et en première ligne", a déclaré Jordan Bardella, dans un entretien à l'AFP.
"Si on nous dit la vérité, je suis parfaitement d'accord pour faire l'union nationale. L'erreur est humaine et reconnaître ses erreurs c'est parfaitement louable", a ajouté le numéro deux du RN. "L'une des bonnes nouvelles de ces derniers jours c'est qu'on voit beaucoup moins Sibeth Ndiaye (la porte-parole du gouvernement, ndlr), ce qui contribue à la clarté du débat".
"Maintenant l'urgence, c'est de préparer le déconfinement" et d'"arrêter de courir derrière l'épidémie en la minimisant", a plaidé le responsable du RN.
Il a aussi souhaité "une économie de guerre" où "l'ensemble des entreprises qui peuvent le faire (produiront) massivement des masques, des tests et tout ce dont on a besoin".
M. Bardella a toutefois apporté un "bémol" sur un éventuel déconfinement par régions, comme l'étudie le gouvernement, parce que des gens pourraient se déplacer "dans des régions où le confinement ne s'applique plus, au risque de diffuser le virus".
Mais il a jugé "logique" de reporter à nouveau le second tour des élections municipales et ne veut "rien s'interdire" comme solution, y compris un déconfinement par classes d'âge ou un suivi (tracking) numérique de la population "sur la base du volontariat".
Pour l'eurodéputé, "cette crise a mis en lumière l'affaiblissement total de l'Etat français et des services publics" tandis que l'Union européenne s'est rendue "coupable de non assistance à peuples en danger".
Il a en outre affirmé qu'il "n'était pas du tout" en phase avec la rumeur d'un coronavirus fabriqué "intentionnellement" en laboratoire, comme le pensent 40% des sympathisants du RN selon un récent sondage Ifop.