C’est la première réaction à la télévision de la nouvelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Depuis sa nomination, ses déclarations passées où elle jurait en avoir fini avec la politique sont ressorties. Interrogée par Public Sénat ce mercredi après les questions d’actualité au gouvernement, la ministre assure aujourd’hui que ses propos n’étaient pas exactement ceux-là. « J’assortissais cette phrase : "Je ne reviendrai pas en politique, sauf si on me proposait le ministère de la Culture". Quand on fait une citation, il faut la faire en entier » dit-elle.
« Des gens sont dans en état épouvantable, les artistes notamment, les créateurs, le monde de la culture a été totalement à l’arrêt. Moi qui suis une femme de culture, je vis ça totalement dans ma chair et mon cœur. Je ne pouvais pas me défiler devant mes responsabilités », « c’était le moment de sortir de mon petit confort personnel » explique Roselyne Bachelot.
Bachelot ne veut « pas laisser dire » que la culture est la grande oubliée
Alors que beaucoup ont le sentiment que la culture a été la « grande oubliée » du déconfinement et des plans de relance (lire ici), la ministre ne veut « pas laisser dire ça ». Estimant que « Franck Riester a pris la mesure de tout cela », elle rappelle que le secteur a bénéficié du « chômage partiel, des prêts garantis, des fonds de solidarité, ça ne représente pas moins de 3 milliards d’euros » avec aussi « des mesures spécifiques, comme le fonds d’urgence pour le spectacle vivant ». D’autres mesures sont à venir dans le troisième budget rectificatif. « Et s’y ajoutera cette année blanche pour les intermittents », rappelle la ministre de la Culture, qui reconnaît que « ce n’est pas suffisant, car le choc a été terrible ». C’est pourquoi « dans le plan de relance, le Président a dit qu’il serait économique, social, environnemental et culturel. C’est peut-être une première ».
Au Sénat, l’ancienne UMP vient « en terrain à conquérir », « rien n’est jamais gagné d’avance au Sénat ». « J’ai toujours su fracturer les frontières politiques. J’espère que je continuerai » dit-elle. Fracturer les clivages comme Emmanuel Macron ? « Comme Roselyne Bachelot » répond avec le sourire, après un temps d’hésitation, la nouvelle ministre, qui n’a pas perdu son franc-parler en reprenant du service.