Invité de Sénat 360, François Jost, professeur en sciences de l’information et de la communication, apporte un éclairage sur les défis auxquels fait face l’audiovisuel public. Les coupes budgétaires et les critiques qui pleuvent sur ces médias attisent les craintes des salariés. La ministre de la Culture a rencontré les dirigeants de l’audiovisuel public ce jeudi pour esquisser la réforme à venir. Plusieurs pistes sont envisagées dont la création d’une BBC à la française. Il s’agirait de regrouper ces différentes structures pour mutualiser les moyens et ainsi réaliser des économies. Outre la question budgétaire, celle de la gouvernance des médias publics fait aussi débat. Le sénateur LREM André Gattolin a déposé une proposition de loi visant à ce que la nomination des dirigeants devienne le fait des conseils d’administration et non plus celui du CSA.
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Pour François Jost, « le vrai chantier c’est déjà de savoir exactement ce qu’est le service public. » Il veut rappeler que « depuis 50 ou 60 ans la formule clef c’est : cultiver, informer, distraire. » Selon lui, ce triptyque semble ne plus être à l’ordre du jour. Les sorties médiatiques du chef de l’État l’inquiètent. Selon lui, Emmanuel Macron « considère que le service public serait plutôt » destiné à « éduquer et ce n’est plus le mot cultiver » qui est employé. Un changement sémantique significatif pour François Jost. « Cultiver, c’est quelque chose qu’on fait soi-même, éduquer ça veut dire qu’il y aurait une mission un peu verticale du service public. » Une volonté qu’il estime « contradictoire avec la situation actuelle où les jeunes arrivent par des voies diverses, plus horizontales et ne veulent plus se faire délivrer un message absolument vertical. »
« Le vrai chantier c'est déjà de savoir ce qu'est le service public » estime François Jost
En désaccord avec la position d’André Gattolin sur les missions du service public, François Jost insiste sur le fait que « divertir n’est pas une insulte. » Il reproche au sénateur de dire que « le service public ne devrait pas s’adresser à tous les publics, que certains publics devraient être visés plutôt par les chaînes privées. » Selon lui, cette position « est très dangereuse. »
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Quel avenir pour l'audiovisuel public ?