L'ex-Premier ministre Manuel Valls a plaidé dimanche après les attaques jihadistes de l'Aude pour une "interdiction du salafisme" et évoqué une éventuelle "rétention administrative" des fichés S les plus dangereux, une proposition défendue par le président de LR Laurent Wauquiez.
"On peut regarder les choses concernant les fichés S", a expliqué sur BFM TV le député de l'Essonne (ex-PS), qui siège au sein du groupe LREM.
Parmi les pistes de réforme, "il peut y avoir peut-être, regardons ça de près, les questions liées à la rétention administrative pour ceux dont on considère qu'ils représentent un danger, évidemment sous l'autorité du juge et à un moment ou l'autre, s'il ne se passe rien, on ne peut pas le retenir", a expliqué l'ex-Premier ministre. "La rétention administrative est une privation de liberté", a-t-il rappelé.
M. Wauquiez plaide lui aussi depuis plusieurs mois, comme Nicolas Sarkozy durant la primaire de la droite de 2016, pour la rétention des fichés S les plus dangereux.
"Je pense qu'il faut prendre un acte fort, politique, à caractère symbolique d'une interdiction du salafisme", a également proposé M. Valls. "Je reconnais que c'est extrêmement difficile, on peut fermer des mosquées, un des imams salafistes de Marseille est en voie d'expulsion...", a-t-il détaillé.
Pour lui, "les idées salafistes, les mots salafistes ont gagné la bataille idéologique au sein de l'islam". "Nos adversaires, ce sont les salafistes, les Frères musulmans, l'islam politique", a fait valoir M. Valls.