Au Tableau!: Macron, Mélenchon, Fillon et Hamon face à des enfants

Au Tableau!: Macron, Mélenchon, Fillon et Hamon face à des enfants

Raconter sa plus grosse bêtise, se soumettre à une interro surprise mais aussi expliquer en une minute un point clé de son programme: dans "Au...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Raconter sa plus grosse bêtise, se soumettre à une interro surprise mais aussi expliquer en une minute un point clé de son programme: dans "Au tableau!", émission diffusée dimanche soir sur C8, les candidats Macron, Mélenchon, Fillon et Hamon se frottent à la spontanéité de 18 "élèves" dans une salle de classe très politique.

Parmi les cinq mieux placés de l'élection présidentielle, seule Marine Le Pen a décliné l'invitation de répondre aux questions, souvent drôles, spontanées et désarçonnantes, de cette poignée d'enfants de 8 à 12 ans.

Emmanuel Macron confessant avoir mangé du verre à 12 ans, Jean-Luc Mélenchon déclamant du La Fontaine ou faisant une démonstration de pleins et de déliés, François Fillon entonnant "un kilomètre à pied, ça use, ça use" avant d'avaler un criquet grillé ou Benoît Hamon mimant un diablotin... L'émission regorge de moments cocasses qui sortent les candidats du cadre formaté du présidentiable.

François Fillon le 16 mars 2017 à Caen
François Fillon le 16 mars 2017 à Caen
AFP

Mais elle soumet aussi souvent les quatre à des questions de fond, auxquelles ils doivent répondre dans un langage compréhensible par des élèves de primaire ou de jeunes collégiens. Comme lorsqu'une fille demande à François Fillon: "Est ce qu'il est sympa, Poutine?".

"C'est très différent, à la fois spontané et en même temps sans concession, très direct", juge Emmanuel Macron, premier dans l'ordre de diffusion.

Affichant sa décontraction à califourchon sur une chaise d'école, l'ancien ministre de l'Economie doit notamment expliquer en une minute la différence entre droite et gauche.

Ou dire si François Hollande "est toujours (son) copain"? "On s'est séparés en août dernier" mais "moi je l'aime toujours bien", tente l'ancien conseiller du président.

- "Pas des singes savants" -

Avant de repartir avec en cadeau... des pastilles pour la gorge, pour ne plus hurler en fin de meeting, et quelques "checks" et tapes dans la main.

Jean-Luc Melenchon le 7 mars 2017 à Paris
Jean-Luc Melenchon le 7 mars 2017 à Paris
AFP/Archives

Davantage maître d'école, Jean-Luc Mélenchon s'efforce de se mettre au niveau de ses cadets, défendant son droit de révocation des élus, "quand on en a marre du délégué de classe", ou en proposant des menus intégralement végétariens à la cantine.

Connu pour ses talents d'orateur, le leader de la France insoumise donne une leçon de bon discours à un jeune élève, mais se montre moins brillant en orthographe, en écorchant le mot "ornithorynque".

"Bah nous y'a plein de choses qu'on sait pas et que vous vous savez", lance une fille pour consoler un candidat penaud.

Sérieux mais pédagogue, François Fillon sait, lui, citer le Youtubeur français avec le plus d'abonnés mais sèche sur le nouveau nombre de régions.

Qui remerciera-t-il en premier s'il gagne le 7 mai? "Sa femme" Penelope qui "va bien" et "ses enfants", répond le candidat mis en examen pour l'affaire d'emplois présumés fictifs de sa famille.

"Pourquoi tout le monde vous a abandonné", demande l'un? "Oh pas tout le monde (...) Ceux qui se sont enfuis, eh bien tant pis pour eux, je reste avec les courageux", répond l'ancien Premier ministre.

Benoît Hamon en meeting le 7 mars 2017 aux Abymes
Benoît Hamon en meeting le 7 mars 2017 aux Abymes
AFP/Archives

Benoît Hamon remporte lui un franc succès avec sa plus grosse bêtise (oublier un camarade attaché à un arbre) ou en faisant un "dab", posture de la tête et des bras devenue culte chez les jeunes.

Mais il apparaît plus à la peine pour conjuguer un verbe au futur antérieur ou quand un enfant lui demande si son revenu universel ne va pas pousser les gens à ne pas travailler ou un autre lui rappelle que certains dans son parti l'ont lâché.

Des questions souvent pertinentes qui n'ont pas été soufflées aux enfants, venus de tous milieux, assurent les journalistes Caroline Delage, qui a eu l'idée originale de l'émission, et Mélissa Theuriau, qui l'a co-produite.

"On a vraiment testé, non pas leurs connaissances politiques parce qu'on ne cherchait pas des singes savants, mais en revanche leur intérêt, leur appétit, leur curiosité", explique Caroline Delage.

Les deux présentatrices regrettent simplement l'absence de Mme Le Pen, pour qui les enfants avaient "une vraie attente".

Sollicité par l'AFP sur les raisons du refus de Mme Le Pen, l'entourage de la candidate FN a répondu: "Parce que".

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le