La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Au Liban, Emmanuel Macron promet un nouveau pacte politique
Par Michael Pauron
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En visite au Liban depuis ce matin, le président français Emmanuel Macron s’est posé en chef de la coordination internationale, quarante-huit heures après la double explosion au port de Beyrouth qui a fait au moins 136 morts, 5 000 blessés, et 300 000 sans-abri. À peine le pied posé sur le sol libanais, ses premiers mots n’ont pas ménagé la classe politique.
Il a affirmé apporter le « soutien et la solidarité fraternelle de la France », et souhaité « organiser l’aide internationale », notamment avec un « soutien supplémentaire européen ». Il a également évoqué la nécessité d’un « dialogue de vérité », assurant que « la crise politique, économique, sociale et morale » portait « la responsabilité historique des dirigeants en place » et imposait « des réactions extrêmement rapides. »
« On ne peut pas faire l’économie de cette vérité, a-t-il continué, promettant notamment que l’aide immédiate irait « sur le terrain pour toucher les Libanais », qu’elle serait « garantie pour qu’elle n’aille pas dans la main de la corruption ».
Il promet un nouveau pacte et de revenir
« On ne vous lâchera pas », a-t-il promis. Durant la visite de l’épicentre du drame, puis d'un quartier chrétien et francophile, dans une chorégraphie bien préparée, il a été interpellé par des Libanais lui demandant de l’aide pour « virer » la classe politique et « une tutelle internationale ».
Le président français a expliqué vouloir proposer aux dirigeants libanais « un nouveau pacte politique, et je reviendrai le 1er septembre, si le pacte n’a pas été respecté, je prendrai mes responsabilités ».
Lutter contre la corruption et contre l’opacité du système bancaire
Continuant de sortir du cadre diplomatique, ce qui lui vaut déjà quelques accusations d'ingérence, il est revenu sur cette « crise politique, morale, économique et financière dans laquelle la classe politique porte une responsabilité historique », souhaitant « des enquêtes qui puissent se dérouler dans un cadre transparent ».
« Il faut des initiatives fortes pour lutter contre la corruption » et « contre l’opacité du système bancaire ». Il a également appelé à « l’enclenchement d’un programme FMI » et la poursuite « du plan CEDRE ».
Un plan qui a du mal à se mettre en place
La Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises (CEDRE), qui s’est déroulée le 6 avril 2018 à Paris, visait à soutenir le développement et le renforcement de l’économie libanaise, via un plan global de réformes et d’investissements d’infrastructures préparé par les autorités libanaises.
La conférence avait servi à lever des fonds. Mais très rapidement, des donateurs, dont les promesses avaient atteint 11,6 milliards de dollars, avaient émis des doutes quant à la crédibilité du programme, dont la mise en œuvre a été retardée par l’instabilité politique.
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