« Personne ne peut être pour la fraude », pose en préalable le sénateur de Paris, Rémi Féraud. Néanmoins, l’élu socialiste goûte très peu la démarche de la ministre du Travail qui présente les nouvelles modalités de contrôle des chômeurs aux partenaires sociaux, ce lundi (lire notre article).
Si Muriel Pénicaud assure vouloir remédier à « l’incohérence » du système, le sénateur reste méfiant. « Il y a quand même une stigmatisation des chômeurs » - qui touche également « les cheminots » et « les fonctionnaires » - à travers la démarche de la ministre, selon Rémi Féraud.
« Ce qu’il y a de plus grave aujourd’hui c’est la fraude fiscale »
« Ce qui est très étonnant et difficile à accepter, c’est qu’aujourd’hui la priorité soit mise sur le contrôle des chômeurs avec des méthodes qui peuvent être assez dures, alors que nous savons que ce qu’il y a de plus grave aujourd’hui c’est la fraude fiscale et là le gouvernement est très silencieux et beaucoup moins pressant », pointe le sénateur socialiste qui juge que cette différence de traitement révèle l'« orientation de droite très classique » du gouvernement.
« Je crois qu’il se passe quelque chose et que la mobilisation sociale commence vraiment cette semaine », affirme Rémi Féraud
« Je crois qu’il se passe quelque chose et que la mobilisation sociale commence vraiment cette semaine », assure Rémi Féraud. Les syndicats, les fonctionnaires, les cheminots et une partie de l’opposition – dont le Parti socialiste – manifesteront le 22 mars prochain contre les réformes du gouvernement. Rémi Féraud espère que le mouvement pèsera face à un « gouvernement (qui) a tendance à négliger les corps intermédiaires ».
« Non, il n’y a pas de grandes consultations, il y a une volonté de mener des réformes, de les mener vite, de les mener souvent par ordonnances, sans véritables négociations »
Le rythme des réformes et la confortable majorité dont dispose l’exécutif à l’Assemblée favorisent le sentiment d’une hyper-présidence Macron (lire notre article). Et la tenue de concertations ne suffit pas, selon Rémi Féraud estime que : « Non, il n’y a pas de grandes consultations, il y a une volonté de mener des réformes, de les mener vite, de les mener souvent par ordonnances, sans véritables négociations ».
Mais la mobilisation sociale pourrait rapidement s’essouffler. Selon une enquête OpinionWay réalisée pour Public Sénat, Les Échos et Radio Classique, les deux tiers des personnes interrogées ont le sentiment que les réformes engagées depuis l’élection présidentielle vont soit au bon rythme, soit « pas assez vite ». Rémi Féraud espère prudemment « que les éléments seront réunis pour qu’il y ait une grande mobilisation sociale ».