Après son échec au PS, Le Foll trouve un point de chute à la mairie du Mans

Après son échec au PS, Le Foll trouve un point de chute à la mairie du Mans

L'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a été élu jeudi maire du Mans, tentant de prendre un nouvel élan quelques...
Public Sénat

Par Antoine AGASSE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a été élu jeudi maire du Mans, tentant de prendre un nouvel élan quelques mois seulement après son échec à la tête du PS.

Le député de la Sarthe, âgé de 58 ans, a été élu avec 31 voix contre deux pour le candidat FN Emmanuel Dubois, alors que quarante élus siègent dans le groupe majoritaire au conseil municipal du Mans, dont la secrétaire d’État Marlène Schiappa.

Vingt-deux bulletins ont été jugés "litigieux".

L'opposition de droite, conduite par la présidente des Pays de la Loire Christelle Morançais (LR), n'avait pas présenté de candidat et annoncé son intention de voter blanc.

M. Le Foll a promis de s'attacher à "assurer la continuité" du mandat engagé par son prédécesseur Jean-Claude Boulard (PS), mort le 31 mai à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie. S'adressant à ceux qui n'avaient pas voté pour lui, il a affirmé "avoir conscience que ce moment est un moment singulier, un moment difficile".

"A nous de nous mettre au travail !", a-t-il lancé.

Conseiller municipal du Mans depuis 2001, M. Le Foll avait été désigné la semaine dernière comme le candidat de la majorité municipale par 12 voix contre 9 par le groupe socialiste et apparentés, face à deux autres socialistes, la députée Marietta Karamanli et le conseiller départemental Christophe Counil.

L'ancien ministre de l'Agriculture (2012-2017) et ancien porte-parole du gouvernement (2014-2017) a également été élu jeudi à la tête de la métropole, qui rassemble 19 communes. Il l'a emporté par 45 voix contre 15 face au maire de Ruaudin Samuel Chevallier (UDI).

Le Mans Métropole compte plus de 210.000 habitants, pour environ 143.000 pour sa ville centre, qui était dirigée par Jean-Claude Boulard depuis 2001. Présent à ses funérailles, le président de la République Emmanuel Macron avait rendu hommage à "un ami et un soutien de la première heure".

La suppléante de M. Le Foll, Sylvie Tolmont (PS), qui l'avait déjà remplacé de 2012 à 2017, devrait lui succéder à l'Assemblée.

- Défaite mal digérée -

Candidat malheureux au poste de premier secrétaire du Parti socialiste en début d'année, l'ancien ministre avait jeté l'éponge après être arrivé loin derrière Olivier Faure, président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée. Le texte d'orientation de M. Le Foll n'avait recueilli que 26,10% contre 48,56% pour M. Faure, lors du premier tour le 15 mars.

Depuis sa défaite, M. Le Foll ne manque pas une occasion de marquer son mécontentement, semblant avoir mal digéré sa défaite. Il y a quelques jours, il a encore critiqué le déménagement du siège du PS, voulu par Olivier Faure. "On aurait pu trouver d'autres solutions que de bazarder un siège historique", avait-il protesté.

Du haut de son 1 mètre 92, avec ses grandes mains et sa mèche argentée, Stéphane Le Foll parle franc, ne se dérobe pas et tutoie volontiers. Il est un des proches de l'ancien président dont il a été directeur de cabinet de 1997 à 2008, lorsque François Hollande dirigeait le PS.

S'il se veut dans une opposition "résolue et intelligente" à Emmanuel Macron, ses détracteurs au PS alimentent volontiers le soupçon sur sa trop grande bienveillance vis-à-vis du chef de l'État, en rappelant qu'il n'a pas eu à affronter de candidat de la République En Marche aux législatives, et qu'il n'a pas pris parti pour Benoît Hamon avant le premier tour de la présidentielle.

Outre un DEA en économie obtenu à Nantes en 1988 et un diplôme supérieur du Cnam, Stéphane Le Foll, marié et père d'un enfant, rappelle parfois qu'il est aussi titulaire d'un BTS agricole.

Né au Mans en 1960, petit-fils d'agriculteur, M. Le Foll est un pragmatique terre-à-terre, qui a géré en tant que ministre une succession de crises agricoles historiques.

Ancien député européen (de 2004 à 2012), il avait remporté en 2012 la 4e circonscription de la Sarthe, celle de François Fillon.

Dans la même thématique

Ticket-restaurant
8min

Politique

Budget : ces mesures d’aides qui passent à la trappe avec le vote de la censure

Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.

Le

Beaucaire: Jordan Bardella inaugurates Julien Sanchez s office
6min

Politique

« Il resserre les boulons » : le Parlement européen refuse de payer comme assistant parlementaire le directeur de cabinet de Jordan Bardella

Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.

Le

Après son échec au PS, Le Foll trouve un point de chute à la mairie du Mans
3min

Politique

« Nous n’aspirons pas à figurer dans un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche », assure Mathieu Darnaud

Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.

Le

Après son échec au PS, Le Foll trouve un point de chute à la mairie du Mans
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le