Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Annonces d’Emmanuel Macron : « Les riches sont encore passés entre les gouttes » selon Benoît Hamon
Par Yann Quercia
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Après 10 jours de silence, Emmanuel Macron s’est exprimé. Le Président a décrété « l’Etat d’urgence économique et social ». Le Smic sera augmenté de 100 euros dès 2019. La hausse de la CSG sera annulée pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois. Un grand débat sera lancé dans le pays. « La première leçon de l'intervention du Président c'est que la lutte paye » affirme Benoît Hamon. Il ajoute : « La mobilisation obtient un résultat, sans doute trop peu, mais elle a obtenu un premier résultat. Une mobilisation n’avait pas obtenu de résultat depuis le CPE ».
Le candidat à l’élection présidentielle regrette que « les riches passent encore entre les gouttes : « On a deux reculs : à la fois sur les taxes sur le carburant et sur la CSG. Le problème est de savoir qui paye les 11 milliards et on verra que les riches sont encore passés entre les gouttes. Ceux qui sont toujours protégés par le Président, de toutes contributions, ce sont les gros actionnaires, les entreprises polluantes et les banques les plus riches. »
La mobilisation des gilets jaunes doit-elle se poursuivre ? Benoît Hamon répond : « Ce n’est pas à moi de dire stop ou encore. Ce qui est certain, c’est que cette mobilisation a payé. C’est aussi bon pour la démocratie que le gouvernement ait été obligé de regarder le réel. »
Si beaucoup ont évoqué un coup de barre à gauche d’Emmanuel Macron, Benoît Hamon ne voit pas ces annonces du même œil : « Vous noterez qu’à 2001 euros, vous êtes assez riche pour payer la CSG mais à un million d’euros vous ne payez pas l’ISF. Il n’y a pas de coup de barre à gauche sinon il y aurait des services publics, une meilleure protection sociale… Il y avait du Sarkozy dans cette allocution avec d’une part, le débat sur l’immigration et l’identité nationale et d’autre part la défiscalisation des heures supplémentaires. »