Le gouvernement français fait preuve de "beaucoup d'improvisation" dans le dossier Air-France-KLM, a estimé jeudi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, "pas choqué" qu'un pays, en l'occurrence les Pays-Bas, entre au capital d'une entreprise pour "avoir une part de (sa) maîtrise".
"La France compte les points bêtement", a-t-il regretté sur Cnews. Rappelant des propos du ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui a par le passé fait valoir que la France n'avait "pas vocation à occuper un strapontin dans les conseils d'administration" des grandes entreprises, il a souligné que "résultat, ce sont d'autres pays qui le font à la place de la France".
"Ca ne me choque pas qu'un pays rentre dans le capital d'une entreprise pour avoir une part de la maîtrise de cette entreprise. Le transport aérien c'est important pour un pays, je comprends que les Hollandais soient préoccupés de ça. Si la France est préoccupée, qu'elle monte au capital au lieu de se désengager" des grandes entreprises, a-t-il ajouté.
"Il y a beaucoup d'improvisation du côté de la France: ils se laissent avoir par l’État hollandais, et d'un autre côté la France décide de privatiser Aéroports de Paris", a-t-il encore critiqué.
L'incursion "inattendue" de l’État néerlandais au sein du capital d'Air France-KLM, à 12,68% puis jusqu'à 14% du capital, proche de la part de 14,3% de l’État français, a provoqué la stupéfaction en France: le président Emmanuel Macron a réclamé à La Haye des clarifications sur cette décision considérée comme "inamicale" à Paris.