Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Agriculture biologique, pêche à la lamproie en Gironde avec la sénatrice Françoise Cartron
Par Amélia Morghadi
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Tour à tour, maire d'Artigues-près-Bordeaux, vice-présidente du conseil régional d'Aquitaine, vice-présidente de la communauté urbaine de Bordeaux, Françoise Cartron devient sénatrice (PS) de Gironde en 2008. Enseignante de formation, elle très impliquée dans les questions d’éducation. Elle nous fait découvrir son département.
Le panier de Françoise Cartron
Dans le bassin d’Arcachon, on rejoint Marc Druart dans le port le plus ancien de l’ostréiculture, en activité depuis 1870. Ici, les huîtres sont indigènes, c’est-à-dire qu’elles sont nées dans le milieu naturel et non en écloserie. Au bord de l’océan, la sénatrice déguste en compagnie de Périco Légasse ces huîtres à la chair ferme, fière du patrimoine culinaire de son département.
Pour continuer ce voyage à travers le terroir girondin, direction Eysine chez Aurore et Philippe Sournac. Cette zone maraîchère, implantée dans un environnement périurbain, à quelques kilomètres de Bordeaux, existe depuis 700 ans.
Une partie des cultures sont sous serre, et l’ensemble de l’exploitation est bio. Philippe Sournac témoigne sur les débuts de cette aventure de maraîchage : « C’était dur, on avait très peu d’aides, mais il y a une attente, et le consommateur est content ». Aillet, épinards, radis… ils fournissent directement au consommateur en passant par des réseaux d’AMAP. Comptez 12,50 € pour un grand panier de légumes livré toutes les semaines. « Bien manger n’est pas toujours plus cher ! » réagit la sénatrice Françoise Cartron.
Sur son petit bateau à moteur, Philippe Vignac est pêcheur de lamproie. Espèce préhistorique, semblable à l’anguille, avec une bouche remplie de dents acérées, la lamproie était autrefois considérée comme un mets de choix. Mais beaucoup se font désormais manger par les silures. Actuellement, le fleuve de la Dordogne compte seulement 35 pêcheurs contre 150 auparavant : un patrimoine de plus à préserver pour Françoise Cartron.
Un EHPAD où l'on prend plaisir à manger
À Créon, à l’est de Bordeaux, un EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) d’un nouveau genre a vu le jour. Sa directrice Maryse Pichon, par ses initiatives, permet aux résidents de vivre des vrais moments de bonheur et de partage à travers les repas.
Les pensionnaires vont faire les courses avec le personnel de l’établissement, le sourire aux lèvres, heureux de cette sortie ensoleillée. Ici l’ensemble des repas est préparé avec des produits locaux, et de bonne qualité, ce qui est loin d’être le cas de la plupart des EHPAD. Maryse Pichon dénonce l’absurdité de certaines normes alimentaires : « On est soumis à une réglementation drastique qui nous oblige à ne pas faire cuire de la viande saignante, on utilise des œufs en poudre, mais nous nous autorisons à faire des entrecôtes et des œufs au plat ».
La sénatrice Françoise Cartron est en colère lorsqu’on évoque la situation des EHPAD en France, et salue l’action de cette directrice : « Je trouve qu’on déshumanise un lieu qui doit être ô combien humain. Elle continue à donner du plaisir aux résidents. »
Les courses finies, de retour dans le jardin de la résidence, les retraités s’affairent autour du barbecue, en regardant leur entrecôte griller. Maryse Pichon est catégorique : « Ce n’est pas parce qu’on a 90 ans que tout s’arrête ! ». Son message : « Oui à un moment les choses s’arrêtent, mais elles s’arrêteront pour tous, donc en attendant, mangeons, profitons ! ».
Retrouvez l’émission « Manger c’est voter », avec Françoise Cartron le 5 juillet 2018 à 23 h 00 et le samedi 7 juillet 2018 à 21 h 30 sur Public Sénat.