Affaires sexuelles : des mises en cause traumatisantes

Affaires sexuelles : des mises en cause traumatisantes

Cette semaine, Hélène Romano, psychologue spécialiste du psycho traumatisme qui vient en aide aux victimes d'attentats a décrypté les réactions de Nicolas Hulot et de Gérald Darmanin face aux accusations dont ils sont les cibles. Souvent vécues comme des traumatismes, elles sont une véritable déflagration dans leur vie.
Public Sénat

Par Prescillia Michel

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Mis en cause successivement dans des affaires sexuelles, les deux ministres ont été touchés même s'ils l'expriment différemment. Pour la psychologue Hélène Romano, « Il s'agit d'un véritable traumatisme au sens où on est confronté à la mort de quelque chose de soi-même, c'est-à-dire la mort d'une image policée, la mort d'un homme publique infaillible, sans difficulté, sans problème ».

Mais les deux hommes, malgré la similarité des deux affaires ne réagissent pas de la même manière et « l’émotionnel n’est pas manié de la même façon ».D’une part, « Nicolas Hulot est à la limite des larmes » et d’autre part, « Monsieur Darmanin semble contrôler davantage son émotion ».

Nicolas Hulot BFM

Le ministre de l’action et des comptes publics se démarque par une sorte de « rictus qui pourrait être interprété comme étant de l’ironie ». Malgré la gravité des faits, « il en parle avec beaucoup de détachement ».

On peut s’interroger dès lors sur la prise de conscience de Gérald Darmanin face aux accusations portées : « soit il est très dissocié, ce qui peut-être inquiétant qu’un homme politique soit dissocié à ce point-là soit-il est dans la défiance ». En cela, contrairement à Nicolas Hulot « ne crée pas l’empathie ».

Darmanin France Info

Le risque en adoptant cette communication est de paraître aux yeux du grand public comme « une caricature de l’homme politique qui n’a rien à se reprocher et qui se croit au-dessus de la loi »

Hélène Romano met en contraste la réaction de Gérald Darmanin avec celle des victimes en audition. Le ministre « met sur le même niveau l’abus de confiance et le viol », un choix qui va le desservir auprès du grand public selon la psychologue

 

Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Dos au mur. Face au micro samedi 24 mars à 15h sur Public Sénat.

           

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Affaires sexuelles : des mises en cause traumatisantes
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Affaires sexuelles : des mises en cause traumatisantes
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le