Affaire Darmanin : « C’est une preuve de légèreté » de la part de l’exécutif, selon Robin Reda

Affaire Darmanin : « C’est une preuve de légèreté » de la part de l’exécutif, selon Robin Reda

Alors que la nomination au gouvernement d’Éric Dupond-Moretti et de Gérald Darmanin soulève  une partie de l’opinion et notamment les associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, le député Robin Reda (LR) y voit une erreur de stratégie de la part de l’exécutif.
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Par Océane Blanchard

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Plus de 15 jours après sa nomination, l'arrivée de Gérald Darmanin à Beauvau suscite toujours la polémique : le ministre de l’Intérieur est mis en cause dans une enquête préliminaire pour viol, harcèlement et abus de faiblesse. Classée deux fois sans suite dans un premier temps, puis soldée par un non-lieu, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris, qui a demandé début juin de nouvelles investigations.  Une nomination qui embarrasse le nouveau gouvernement, alors qu’Emmanuel Macron avait assuré faire des femmes « la grande priorité » de ce quinquennat.

Une erreur politique ? « C'est une preuve de légèreté surtout » analyse le député LR Robin Reda, invité de Parlement Hebdo ce 24 juillet. « On vérifie le patrimoine, la situation financière des ministres. On devrait sans doute dans les nominations faire un peu plus attention au message que l'on envoie politiquement » estime-t-il.

« Les soupçons qui pèsent fragilisent forcément l'action du ministère : il y a sous son autorité la police, qui est censée accompagner les femmes victimes de violences, prendre les plaintes et qui pourrait demain apporter une convocation à son propre patron » fait remarquer le député. Cette nomination est donc selon lui un choix politique, qui, même s’il respecte la présomption d’innocence, envoie un message très symbolique.

« Il y a une irréprochabilité qui est nécessaire dans le mandat d'élu »

Quant à la nomination à la Justice d’Éric Dupond-Moretti, connu pour ses propos anti-féministes, le député apporte des nuances sur les accusations. « Il tenait des propos dans le cadre de son métier d'avocat. Séparons sa nouvelle fonction de garde des Sceaux j'espère qu'il saura laisser ses propos dans le passé. » Exception faite de certains propos sur le mouvement Me Too, auxquels se rattache Robin Réda : « Il est clair que le mouvement Me Too a eu un réel dépassement, notamment par des associations sur le terrain qui sont dans l'excès parce qu'il n'y a plus de respect de la présomption d'innocence, parce qu'on prend parfois des témoignages comme des preuves ou comme des vérités. »

Dernière affaire en date, la démission de Christophe Girard : l’adjoint à la culture a quitté la mairie de Paris à cause de sa proximité avec l’auteur Gabriel Matzneff, accusé de viols sur mineurs. « Là encore c'est quelque chose qui s'est fait sur la rumeur, qui n'a pas été jugé » analyse Robin Réda. « Mais ça prouve bien que pour faire de la politique, pour représenter les gens, et notamment les femmes, il y a une irréprochabilité qui est nécessaire dans le mandat d'élu. »

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