Le député et premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n'a pas exclu vendredi que le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, doive quitter ses fonctions, "en fonction des réponses" qu'il donnera sur l'affaire Benalla.
"Que s'est-il passé? Pourquoi a-t-il cherché à minimiser sa responsabilité? Que savait-il réellement? Qu'a-t-il dit à l'Elysée? Quelles sont les consignes qui lui ont été passées? Pourquoi les policiers qui entouraient M. Benalla le 1er mai ne sont pas intervenus? Quel était le pouvoir de M. Benalla?", sont quelques-unes des réponses auxquelles M. Collomb devra répondre, a estimé M. Faure sur BFMTV.
"En fonction des réponses, on jugera de sa crédibilité. Est-ce qu'il a encore la capacité à être ministre de l'Intérieur, ou est-ce qu'au contraire il y nécessité pour lui de passer à autre chose, parce qu'à l'évidence la confiance que peuvent lui accorder les Français est (...) devenue impossible ?", a-t-il poursuivi.
Selon des informations de presse, non confirmées à l'AFP, M. Collomb était au courant dès le 2 mai des actes commis par M. Benalla place de la Contrescarpe le 1er mai. L'ancien candidat à la présidentielle PS Benoît Hamon a exigé la démission de M. Collomb pour l'avoir "dissimulé".
"Maintenant ce qu'on veut savoir c'est pourquoi M. Benalla était protégé", a expliqué M. Faure, soulignant que le licenciement de M. Benalla ne suffirait pas à apaiser l’opposition.
Interrogé sur la proposition des Insoumis de déposer une motion de censure contre le gouvernement, M. Faure a répondu que le PS était "partisan d'une motion de censure à la condition de ne pas avoir de réponses".
"Si nous n'arrivons pas à avoir satisfaction, si la vérité ne se fait pas jour, si les bonnes décisions ne sont pas prises par l'exécutif, nous irons, nous, déposer une motion de censure à l'Assemblée, et faire en sorte qu'elle puisse être cosignée par d'autres, et que nous puissions ensuite avoir la possibilité d'un débat,d'un échange avec le Premier ministre", a-t-il dit, ne semblant donc pas prêt à signer une motion de Jean-Luc Mélenchon.
"Hors de question de signer une motion autre que la nôtre", a de son côté indiqué le groupe LR, qui à ce stade" n'a pas l'intention d'en déposer une.