Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Affaire Benalla : quel était son rôle à l’Élysée ?
Par Public Sénat
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L’affaire Benalla repart de plus belle, alors que les auditions de la commission d’enquête, ont repris au Sénat et qu’Alexandre Benalla a dû plier devant les sénateurs qui le convoquent pour la semaine prochaine. Durant ces auditions, la question des attributions exactes d’Alexandre Benalla au sein de l’Élysée est souvent revenue.
Contrairement à ce qu’affirme François-Xavier Lauch, le chef de cabinet du président de la République et supérieur hiérarchique de Benalla, Frédéric Helbert, grand reporter, explique que celui-ci a bien exercé des missions de police. Pour le démontrer, il lit un extrait de l’autorisation de port d’armes qui a été délivrée au proche collaborateur d’Emmanuel Macron par la préfecture de police : « Il est fait très précisément mention dans ce document officiel que Monsieur Benalla exerce une mission de police ».
Pour le grand reporter, tant qu’Alexandre Benalla s’occupait de la protection du candidat Macron, le travail était fait. C’est ensuite que cela s’est gâté : « Après, c’est le problème de la dérive, quand il accède à l’Élysée (…) Il accède à des fonctions qui dépassent ses compétences et surtout, il s’inscrit très clairement dans un projet de refonte des services de sécurité de l’Élysée, avec l’intention de l’Élysée et du Président Macron, de mettre la main mise sur ces services, de les écarter du contrôle du ministère de l’Intérieur. »
Sur cette affaire, l’avocat pénaliste, Jean-Yves Le Borgne, préfère rester sur le terrain du droit. Il assure que légalement, le président de la République peut choisir comme il veut, qui sera chargé de sa protection : « Rien n’interdit à un chef d’État français de confier sa sécurité à qui il veut. Que celui-ci soit policier, que celui-ci soit gendarme, ou qu’il ne le soit pas (…) Le vrai problème c’est qu’il n’est pas sûr qu’en faisant ce choix, le président de la République ait visé la meilleure personne (…) Mais (…) en faire une affaire politique, ce n’est peut-être pas très légitime ». « Je ne vois pas où est le drame » ajoute-t-il.
En désaccord, Frédéric Helbert insiste sur le fait que, pour lui, il y a un vrai problème dans cette façon de faire à l’Élysée : « Il faut avoir des qualifications spécifiques (…) Quand vous avez quelqu’un de ce très faible niveau technique policier, qui s’inscrit dans un dispositif policier qui est ce qu’on appelle « l’épaule du Président », c'est-à-dire qui est juste à côté de lui (…) et qui obligent à rester en retrait des hommes qui sont des experts, soit les gendarmes du GIGN, soit les policiers du GSPR [Groupe de sécurité de la présidence de la République - NDLR], il y a un problème technique. »
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