Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Affaire Benalla : l’ancien chargé de mission de l’Elysée condamné à trois ans de prison dont un ferme
Par Public Sénat
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Trois ans après le feuilleton politique qui a tenu en haleine des millions de Français, le plus célèbre chargé de mission de la Ve République, a été reconnu coupable devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir commis des violences en réunion et usurpé la fonction de policier lors de la manifestation du 1er mai 2018, place de la Contrescarpe. Il a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme sous bracelet électronique.
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L’ancien proche collaborateur d’Emmanuel Macron a également été reconnu coupable d’avoir utilisé frauduleusement ses passeports diplomatiques après son licenciement, d’avoir fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et d’avoir illégalement porté une arme en 2017.
Pour mémoire, la commission d’enquête sénatoriale mise en place en juillet 2018 avait estimé dans ses conclusions, que les violences de la Contrescarpe étaient « la partie émergée de l’iceberg », de la gestion du cas Benalla par l’Elysée.
« Il s’agit d’abord des pouvoirs excessifs qui ont été laissés à un collaborateur inexpérimenté. […] Nous avons découvert la nomination atypique comme lieutenant-colonel de réserve opérationnel de la gendarmerie nationale qui a été celle de Monsieur Benalla. […] Nous avons également mis à jour cette confiance maintenue et cette collaboration poursuivie après les graves dérapages commis par ce collaborateur, le 1er mai 2018 ; également une remontée d’informations défaillantes au sein de l’institution policière et de l’exécutif sur les faits du 1er mai, une dissimulation des faits à la justice […], une première sanction discrète (après les évènements du 1er mai) », avait listé Muriel Jourda lors de la remise du rapport en février 2019.
Passeports diplomatiques
L’affaire des passeports diplomatiques avait donné lieu à une seconde audition devant les sénateurs. Au début de l’année 2019, Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président de la République, avait détaillé qu’Alexandre Benalla avait utilisé une vingtaine de fois ses passeports diplomatiques, entre le 1er août et le 31 décembre, à une période où l’intéressé n’exerçait plus ses fonctions. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait également confirmé ces utilisations, détectées au Tchad, en Israël, au Maroc et aux Bahamas.
Pire, Patrick Strzoda avait également accusé l’ancien chargé de mission d’avoir obtenu un passeport en usurpant un en-tête du chef de cabinet, François-Xavier Lauch. « Pour obtenir ce passeport, M. Benalla a adressé au ministère de l’Intérieur une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite », avait-il souligné.
De retour au Sénat quelques jours plus tard Alexandre Benalla avait assuré ne pas avoir menti. « Ces passeports m’ont été remis à nouveau, alors que j’avais été contacté par un salarié de l’Élysée, début octobre 2018 […] On m’a fait savoir que ces passeports n’étaient pas désactivés. Sinon, je n’aurais pas voyagé avec ces passeports », avait-il expliqué.
Port d’arme prohibé
Enfin, le volet concernant le port d’arme prohibé fait référence à une photo prise le 28 avril 2017 à Poitiers après un meeting de campagne du candidat Macron. Alexandre Benalla était à l’époque « directeur de la sûreté et de la sécurité » d’En Marche, il pose arme à la main, aux côtés d’une serveuse du restaurant et de deux autres membres du service d’ordre du parti. Or, Alexandre Benalla ne s’est vu délivrer une autorisation de port d’arme que le 13 octobre 2017, par un arrêté de la préfecture de police, c’est-à-dire une fois en poste à l’Élysée. Auparavant, comme il avait expliqué aux sénateurs, il avait essuyé deux refus de la part du ministère de l’Intérieur en raison de « motifs administratifs » […] Frédéric Aureal, chef du SDLP (Service de la protection NDLR) n’a pas souhaité que je puisse porter une arme durant cette campagne présidentielle », avait-il précisé.