Cinq mois après sa première audition, le 31 juillet, Christophe Castaner est de retour sur les bancs de la commission Benalla. Le ministre de l’Intérieur, une première fois interrogé en tant que délégué général En Marche sur les violences du 1er mai, sera cette fois interrogé sur les passeports diplomatiques d’Alexandre Benalla.
En effet, Alexandre Benalla détiendrait, depuis son licenciement, deux passeports diplomatiques qui lui ont été « restitués par un salarié de l’Élysée. » Le Canard Enchaîné affirme également, ce matin, qu’il disposerait de deux passeports de plus, dits passeports de service, ainsi que d’un téléphone crypté Teorem.
Les sénateurs vont chercher à savoir les conditions de ladite restitution des passeports diplomatiques, ainsi que le contrôle de leur utilisation aux frontières, Christophe Castaner, en tant que ministre de l’Intérieur, étant responsable de la Police de l'air et des frontières (PAF).
« Techniquement, nous ne sommes pas en mesure d’invalider un passeport qui ne relève pas du ministère de l’Intérieur » explique Christophe Castaner
Affaire Benalla: nous ne sommes pas en mesure d’invalider un passeport qui ne relève pas du ministère de l’Intérieur » explique Christophe Castaner
Après s’être quelque peu noyé dans l’énumération des échanges de mails entre collaborateurs du ministère de l’Intérieur et du ministère des affaires étrangères, Christophe Castaner en arrive à la conclusion suivante : « Techniquement, nous ne sommes pas en mesure d’invalider un passeport qui ne relève pas du ministère de l’Intérieur ».
En effet, la commission d’enquête du Sénat souhaite savoir pourquoi Alexandre Benalla a pu voyager une vingtaine de fois pendant plusieurs mois, muni d’un passeport diplomatique, alors qu’il avait été mis fin à ses fonctions à la présidence de la République. « Parce que pendant que les bureaux des ministères de l’Intérieur et des affaires étrangères correspondaient journellement sur les réglementations applicables, M. Benalla voyageait une vingtaine de fois avec son passeport diplomatique (…) sans que la police de l’air soit alertée » relève Philippe Bas.
« Je sais parfaitement, au nom du ministère de l’Intérieur, émettre une information sur un titre qui est émis par le ministère de l’Intérieur (…) ce n’est pas le cas pour les passeports diplomatiques (…) Notre système est très opérationnel sur l’ensemble des titres émis par le ministère de l’Intérieur (…) En l’espèce, pour les passeports diplomatiques (…) il n’est pas possible aujourd’hui de dire : on interdit. Alors, on pourrait faire un signalement personnel. Mais ce ne serait pas légal. M. Benalla, jusqu’à nouvel ordre n’a pas été condamné ».
Christophe Castaner indique avoir décidé avec Jean-Yves Le Drian de constituer « un groupe de travail » « pour faire en sorte de trouver des questions techniques ».
« Y a-t-il eu un message entre Monsieur Macron et Monsieur Benalla ? Je n’en sais strictement rien et je n’ai pas vocation à le savoir »
« Y a-t-il eu un message entre Monsieur Macron et Monsieur Benalla ? Je n’en sais strictement rien et je n’ai pas vocation à le savoir » affirme Castaner
Répondant à une question d’un sénateur, Christophe Castaner affirme : « Y a-t-il eu un message entre Monsieur Macron et Monsieur Benalla ? Je n’en sais strictement rien et je n’ai pas vocation à le savoir. J’ai lu dans la presse un certain nombre de choses comme vous. On dit que le ministre de l’Intérieur est le premier flic de France est qu’il est très bien informé. Vous n’imaginez pas le nombre d’informations dont il ne dispose pas. Et elles sont importantes »
Christophe Castaner : « Nous n'avions aucun doute sur le fait que le document qui nous a été communiqué était un document valable. »
Christophe Castaner : « Nous n'avions aucun doute sur le fait que le document qui nous a été communiqué était un document valable. »
Pour Christophe Castaner, « il n’était pas question d’utiliser l’article 40 », relatif à la non-dénonciation d’un délit, dans le cas de l’affaire Benalla.
Pour le ministre de l’Intérieur, « nous n'avions aucun doute sur le fait que le document qui nous a été communiqué était un document valable. »
Dans la mesure où l’administration n’avait pas connaissance de la falsification de la demande de passeport, « le fonctionnaire a instruit correctement ledit dossier. »
Christophe Castaner précise également qu’il « n’a jamais eu connaissance d’une quelconque production écrite » de la part de M. Benalla, pas plus qu’il n’a échangé avec lui le 8 décembre 2018.
Sur le permis port d’armes, il réaffirme que « le ministère de l’Intérieur l’a toujours refusé » et c’est « le préfet de police qui l’a délivré. » Le permis ayant été retiré depuis.
Enfin, Christophe Castaner n’avait « pas connaissance de l’utilisation du passeport diplomatique. » Il considère que ce n’est pas du ressort de son ministère « d’enregistrer les sorties de territoire. » La police aux frontières (PAF) n’a pas, non plus, à lui faire remonter l’information.