Affaire Benalla : ce qu’il faut retenir de l’audition de Maxence Creusat

Affaire Benalla : ce qu’il faut retenir de l’audition de Maxence Creusat

La commission d’enquête du Sénat met un terme à ses travaux du jour avec l’audition de Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris.
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13h11. Maxence Creusat justifie qu’un observateur porte un casque et un brassard de police

Maxence Creusat justifie qu’un observateur porte un casque et un brassard de police
02:32

Maxence Creusat a justifié le fait qu’un observateur reçoive un casque, un brassard de police et ait accès à une radio du système Acropol, réservé aux forces de l’ordre, lorsqu’il accompagne les policiers sur une intervention de maintien de l’ordre, ce qui était le cas d’Alexandre Benalla le 1er mai.

« Sur la question de l’équipement, effectivement, il est courant, voire même permanent – en tout cas je le fais à chaque fois quand j’ai un observateur avec moi – je lui donne un casque de maintien de l’ordre pour que ce dernier puisse se protéger. (…) On prend assez souvent des projectiles, (…) il faut que l’observateur puisse être protégé : un casque » explique le commissaire de police, qui est mis en examen notamment pour « violation du secret professionnel », après avoir transmis à Alexandre Benalla un extrait de vidéo surveillance.

« J’anticipe la question du brassard et l’Acropol » continue Maxence Creusat. « Cela ne me choque pas qu’un observateur ait un poste Acropol pour écouter la radio. Parce que c’est également lié à sa sécurité. (…) Il faut que l’observateur ait également accès à cette information-là » soutient le commissaire de police. Il ajoute : « Sur mes trois dernières années à la DOPC (Direction de l'ordre public et de la circulation), je n’ai jamais vu un observateur parler à la radio. Et je peux vous dire que Monsieur Benalla n’a pas parlé à la radio le 1er mai ».

Maxence Creusat justifie le port d’un brassard de police par un observateur
01:09

Il a justifié le port du brassard, « même si effectivement, d’un point de vue réglementaire, ça peut soulever une difficulté » (voir la vidéo ci-desssus). « Mais à partir du moment où l’observateur sera tout le temps avec moi. Si je suis amené à passer des barrages, il ne faut pas que l’observateur soit bloqué, il faut qu’il puisse être identifié comme appartenant aux professionnels de l’ordre public. Il n’est pas choquant que ce brassard soit prêté. Dans ce cas, je prête mon brassard. L’observateur ne l’a pas toute la journée au bras. Il ne le sort que pour passer un éventuel barrage de police ou pour qu’il soit identifié » affirme Maxence Creusat. Il précise que « l’observateur peut être en tenu civile et être accompagné des policiers en uniforme ».

13h06. Maxence Creusat : « Il se trouve que le 1er mai à 9 heures, je n’étais pas désigné comme tuteur de M. Benalla »

Maxence Creusat : « Il se trouve que le 1er mai à 9H, je n’étais pas désigné comme tuteur de M. Benalla »
02:10

Maxence Creusat a donc « appris à 9H que M. Benalla sera présent comme observateur » aux côtés des forces de l’ordre. « Je l’ai appris de la bouche du numéro 3 du DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation), c’est un contrôleur général parce qu’il a son bureau à côté du mien ». Il se trouve que le major de police qui était le tuteur de M. Benalla a son bureau en face » (…) « Il n’y avait aucune question problématique soulevée à ce moment-là parce que nous accueillons souvent des observateurs » a-t-il rappelé.

« Il se trouve que le 1er mai à 9H, je n’étais pas désigné comme tuteur de M. Benalla » a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la présence de Vincent Crase, employé de LREM, place de la Contrescarpe, le commissaire indique en avoir eu connaissance de son identité et de son statut « 19 juillet lors du point presse de M. Bruno Roger-Petit.

12h50. « Le 1er mai, la question pour moi n’était pas de savoir où était M. Benalla », raconte le commissaire Creusat

« Le 1er mai, la question pour moi n’était pas de savoir où était M. Benalla », raconte le commissaire Creusat
04:26

Maxence Creusat est revenu sur le contexte du 1er mai, une journée marquée selon lui par d’importantes manœuvres à gérer et par le souci d’éviter des blessés :

« Le 1er mai au soir, l’évènement c’est pas M. Benalla, très clairement. Pour moi, l’évènement de la journée, c’est que j’ai passé dix heures à faire de l’ordre public sur le terrain, que j’ai réalisé avec deux autres commissaires de police, trois compagnies républicaines et deux engins lanceurs d’eau une poussée de 1.200 black blocks, individus cagoulés, gantés, porteurs de cocktails Molotov (…) La question pour moi n’était pas de savoir où était M. Benalla. »

Il cite également le rassemblement de place de la Contrescarpe. « Ma deuxième priorité du 1er mai, c’était d’éviter qu’il y ait un cortège sauvage à travers le Quartier latin. Si 80 ou 100 individus étaient partis de la place de la Contrescarpe en cortège sauvage, je vous assure qu’ils auraient ravagé le Quartier latin ! »

Ce n’est que le 2 mai, avec l’existence de la « fameuse vidéo » comme il la qualifie, que le 1er mai prend une autre tournure.

 

12h47. Maxence Creusat  a indiqué ne pas avoir été témoin d’instructions passées entre Alexandre Benalla et des personnels de la police

Maxence Creusat a indiqué ne pas avoir été témoin d’instructions passées entre Alexandre Benalla et des personnels de la police
03:36

Interrogé pour savoir si Maxence Creusat, avait eu des retours sur des relations difficiles entre Alexandre Benalla et les services de police, le commissaire à la direction de l’ordre public de la préfecture de police de Paris a répondu : Aucun fonctionnaire de la direction de l’ordre public et de la circulation qui étaient sous mes ordres sur la dizaine de déplacements du président de la République que j’ai pu exercer et où Monsieur Benalla était également présent, ne m’a fait remonter une difficulté quelconque. »

A la question de savoir si Alexandre Benalla aurait eu accès à tous les télégrammes, notes de service et notes confidentielles de la préfecture de police, Maxence Creusat a d’abord réagi en prenant ses distances : « Je ne commenterai pas les propos que j’ai moi-même tenu ». Puis, il a toutefois répondu : « C’est normal que Monsieur Benalla, sur les déplacements du président de la République, au cours desquels il exerçait la fonction d’adjoint au chef de cabinet du président de la République, soit destinataire des télégrammes de ces services d’ordre. »

Maxence Creusat a également indiqué ne pas avoir été témoin d’instructions passées entre Alexandre Benalla et des personnels de la police « sur la dizaine de services d’ordre du président de la République qu’[il a] réalisé et où Monsieur Benalla était présent en tant qu’adjoint au chef de cabinet ».

Mais il a tenu à rajouter : « Parfois la différence entre une instruction et une demande, cela peut être le ton qui est employé dans la voix (…) Mon autorité à la préfecture de police, c’est le préfet de police de Paris. Monsieur Benalla ou Monsieur Lauch, en tant qu’adjoint ou en tant que chef de cabinet du président de la République, représentent une autorité. Donc, quand ils expriment une demande, on se met en mesure d’exécuter cette demande. »  

 

12h37. Maxence Creusat estime n'avoir « commis aucune faute de nature pénale »

Maxence Creusat se présente « comme un fonctionnaire de police loyal, honnête et intègre »
02:27

Dans son introduction, Maxence Creusat a précisé qu’elles étaient ses relations avec Alexandre Benalla. « Je l’ai rencontré une dizaine de fois dans le cadre de dispositifs prévus par notes de service. Ces services n’ont pas posé de difficultés particulières (…) M. Benalla était en charge de l’organisation et de la coordination des services sur les déplacements du Président sur plusieurs aspects comme la sécurité du Président ou le protocole » a-t-il tout d’abord indiqué.

Maxence Creusat est mis en examen pour violation du secret professionnel et détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection dans le cadre des événements qui ont eu lieu place de la Contrescarpe, le 1er mai. Pour cette raison, il a tenu à préciser « qu’il n’entretient que des relations professionnelles avec Alexandre Benalla. Je ne l’ai jamais vu en dehors d’un dispositif de sécurité prévu par notes de service. Je vouvoie M. Benalla et l’appelle M. Benalla. Ce dernier m’appelle M. le commissaire et me vouvoie. Je n’ai pas le numéro de téléphone de M. Benalla. Je n’ai aucune relation de copinage ou d’amitié avec M. Benalla ».

Pour conclure, Maxence Creusat, a souhaité expliquer « qu’il n’avait commis aucune faute de nature pénale. Et je me considère comme un fonctionnaire de police intègre, loyal et honnête ».

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