Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Accusé d’être héritier de Hollande, Macron assure porter « l’alternance »
Par Public Sénat
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Emmanuel Macron, accusé par la droite d'être l'héritier et le continuateur de François Hollande, a assuré vendredi porter "l'alternance" après le quinquennat socialiste.
Le candidat d'En Marche! à la présidentielle, qui la semaine dernière avait déjà affirmé ne pas être dans la "continuité" du chef de l'Etat, a monté le niveau d'un cran en parlant à plusieurs reprises d'"alternance" lors de son déplacement à Bordeaux.
"Je tiendrai les engagements dont je suis le garant: rassemblement, autour d'un projet cohérent, celui des progressismes, renouvellement, car nous n'avons pas fait tout cela pour voir les mêmes têtes (...) et alternance, car ce n'est pas la continuité de la démarche actuelle du gouvernement", a déclaré vendredi M. Macron devant les journalistes.
Ce mot d'alternance, marquant une rupture claire avec le quinquennat, était notamment demandé par le nouvel allié de l'ancien ministre de l'Economie, le président du MoDem François Bayrou, selon une source proche de M. Macron.
Interrogé sur les récents soutiens, parfois hétéroclites, de divers responsables politiques, dont, dernier en date, l'ancien ministre communiste Robert Hue, le candidat a nié que ces soutiens puissent "infléchir la ligne politique" d'En Marche!
"Pourquoi voudriez vous qu'ils me gênent politiquement? Quand les gens disent +je soutiens+ ils disent ce qu'ils vont voter. Mais est-ce que je vous pensez que je vais demander à des gens de ne pas voter pour moi? Non!", a-t-il poursuivi.
"S'ils se retrouvent, qu'ils votent, mais ça ne veut pas dire qu'ils se retrouvent propriétaires", a ajouté M. Macron, "ni qu'ils auront une investiture aux législatives, ni qu'ils seront au gouvernement, ni qu'ils infléchiront la ligne politique".
M. Macron a également répliqué au candidat socialiste Benoît Hamon, qui l'a accusé d'être le "marche-pied" du Front national en pratiquant la confusion gauche-droite.
Si les socialistes "avaient des idées à proposer, s'ils parlaient aux Français, nous n'en serions collectivement pas là", a répliqué M. Macron.
"Les candidats de gauche et les journaux de gauche passent leur temps à dire que je suis de droite. Les journaux de droite et les candidats de droite passent à peu près la même énergie et le même temps à dire que je suis la gauche. On doit vraisemblablement être dans le vrai, donc on va continuer", a-t-il lancé à la fin de son déplacement bordelais, où il a notamment cherché à séduire l'électorat juppéiste.