Invité de Bonjour chez vous, la matinale de Public Sénat, ce jeudi 11 février, le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, a salué le choix du gouvernement d’abandonner le projet de quatrième terminal à l’aéroport de Roissy. « C’est une très belle victoire des écologistes » se réjouit celui qui est aussi candidat écologiste pour les régionales en Ile-de-France. « Il y a eu beaucoup de mobilisations. Je pense à la coordinatrice qui a fait de longues heures de garde-à-vue pour dénoncer ce projet idiot qui allait augmenter les émissions de gaz à effet de serre et créer de nombreuses nuisances, avec les couloirs aériens », souligne Julien Bayrou. Selon lui, « il était temps d’arrêter pour le climat. C’est aussi une question de bon sens. Avec la crise sanitaire, il y a un effondrement du trafic aérien qui ne va pas reprendre tout de suite ».
L’annonce a été faite au Monde par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. « Le gouvernement a demandé à ADP d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement », a-t-elle affirmé.
« Le Paris-Bordeaux en avion, alors que vous avez un TGV, continuera de plus belle »
Julien Bayrou ne voit pas pour autant « de pas positif » de la part du gouvernement. Car que ce soit pour le projet de Notre-Dame-des-Landes, à Nantes, ou le T4, « pour l’instant, ce sont des abandons ». Sur le T4, « ajouter 500 avions, qui vont créer des nuisances nocturnes, personne n’en veut ». « Nous attendons toujours des gestes positifs, comme la suppression des lignes intérieures quand vous avez une solution en train en 3 ou 4 heures ».
Dans le projet de loi climat, présenté hier en Conseil des ministres, le seuil fixé pour la suppression de lignes intérieures est de 2h30, « sauf pour toutes les correspondances. Donc il n’y a pas de véritable avancée », estime Julien Bayou. « Le Paris-Bordeaux, alors que vous avez un TGV, continuera de plus belle. Ou Nice-Monaco, 6 minutes d’hélicoptère, toutes les heures, 600 euros. Donc 100 euros la minute. Ça continue, alors qu’on peut y aller en bus en 30 minutes. A un moment, il faut retrouver les pieds sur terre » dénonce l’écologiste.
« Le bilan de Valérie Pécresse, c’est la moitié des gens qui veulent quitter la région »
Concernant les élections régionales de juin prochain, le candidat attaque la présidente sortante de la région. « Le bilan de Valérie Pécresse, c’est la moitié des gens qui veulent quitter la région. C’est une région repoussoir », lance Julien Bayrou, qui souhaite « mettre en place des indicateurs de bonne santé » notamment sur la pollution, pour améliorer les conditions de vie.
Dans le scrutin, Julien Bayou bénéficie du renfort – et du retour – de l’ancien candidat socialiste à l’élection présidentielle, Benoît Hamon, présent sur sa liste dans les Yvelines, tout comme du soutien de Corinne Lepage et de son parti Cap 21. « Hier, c’était assez émouvant. Benoît Hamon mais aussi Corinne Lepage, deux anciens ministres de parcours sensiblement différents, qui disent qu’il y a une urgence », salue Julien Bayou, qui assure qu’il ne faut pas interpréter au-delà cette alliance : « Beaucoup veulent se projeter sur la présidentielle. Mais ne nous trompons pas d’élection ». Le numéro 1 d’EELV a-t-il par ailleurs des discussions avec Audrey Pulvar, candidate PS pour les régionales en Ile-de-France, et Clémentine Autain, candidate pour La France Insoumise ? « On échange très cordialement », assure Julien Bayou. Mais quoi qu’il arrive, « il y aura une liste écolo » aux régionales.