Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a dénoncé mardi à Toulouse "l'OPA sur l'Elysée" selon lui conduite par Emmanuel Macron, "avec les moyens qui sont ceux d'un certain nombre de grands pouvoirs économiques derrière".
"En réalité, ça n'est pas une campagne électorale que mène Emmanuel Macron, c'est une OPA sur l'Elysée, avec des financiers avec des stratégies marketing, un conseil d'administration (..) avec les méthodes d'une entreprise", a déclaré M. Hamon, au cours d'un meeting au Zénith qui a réuni selon les organisateurs quelque 6.000 personnes.
Cette OPA (Offre publique d'achat, NDLR), n'a "rien d'amicale", a ajouté le candidat socialiste, pointant du doigt plusieurs mesures du candidat d'En Marche!: baisse de l'Impôt sur la fortune, augmentation de la CSG pour les retraités, baisse du nombre de fonctionnaires, baisse des dotations pour les collectivités locales...
L'ancien ministre de l'Education a dénoncé les prises de position variables de M. Macron sur la colonisation, la dépénalisation du cannabis, ou encore le conflit israélo-palestinien.
Sur ce sujet comme sur la Syrie "on attend un président de la République, pas juste un homme dont on mesure aujourd'hui qu'il a autant de positions que d'interlocuteurs, qu'il s'adapte systématiquement", a-t-il dit.
M. Hamon, désormais loin dans les sondages derrière Jean-Luc Mélenchon, s'en est aussi pris, sur un registre plus modéré, au candidat de La France insoumise, qui fait "de grands discours", en "campagne sur une péniche".
Rappelant que lui est allé dans "huit quartiers populaires" cette semaine, M. Hamon a souligné que le rapport avec les Français "ne (s'y) fait pas sur le registre tribunicien qui consiste à aller chercher l'acclamation des foules qu'elle vous offre".
"Ceux qui n'aiment que les meetings sont aussi ceux qui refusent les débats démocratiques", a poursuivi M. Hamon, alors que M. Mélenchon se fait prier pour participer à l'émission politique programmée par France 2 jeudi soir.
L'ancien ministre de l'Education a affirmé ne rien "regrette(r) de ce (qu'il) a fait au gouvernement", et dit "assume(r) totalement de prendre le risque de gouverner" - une manière de se différencier là encore de M. Mélenchon.
Il y a reçu un soutien sans équivoque de la présidente de région Carole Delga. "Il est sans mépris, sans cynisme honnête et intègre", a salué cette proche de Manuel Valls, dénonçant la "confusion" du ni droite ni gauche prôné par M. Macron.
"Au centre c'est partout et nulle part. On attrape tout et n'importe quoi. C'est une auberge espagnole dans laquelle s'est attablée une clique d'anciens couteaux de la Chiraquie et dont deux tiers des soutiens sont nés avant la Ve République", a-t-elle dit.