A Paris, vif échange entre les élus et le préfet de police après des manifestations

A Paris, vif échange entre les élus et le préfet de police après des manifestations

La maire socialiste Anne Hidalgo et des élus parisiens ont eu un vif échange avec le préfet de police Didier Lallement, critiqué...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La maire socialiste Anne Hidalgo et des élus parisiens ont eu un vif échange avec le préfet de police Didier Lallement, critiqué pour sa gestion des manifestations et son manque de concertation, lors du conseil de Paris mercredi.

"L'encadrement des manifestations", les "relations avec les élus parisiens", les effectifs de policiers dans les rues de la capitale ont été pointés du doigt par l'élue socialiste, également sénatrice, Marie-Pierre de La Gontrie, lors de la séance de questions d'actualité.

Lors des manifestations du samedi 21 septembre, des "témoignages faisaient état de famille avec enfants pris dans des nasses, sans pouvoir s'en extraire et victime de grenades lacrymogène", a rapporté l'élue, enjoignant le préfet à "éclairer (les élus) sur la proportionnalité des forces de l'ordre".

"Cela me paraît quelque peu disproportionné", a ajouté Anne Hidalgo, jugeant qu'on "n'avait pas à craindre d'émeutes de cyclistes ou familles", présentes dans le cortège.

En réponse aux critiques qui lui ont été adressées, M. Lallement a expliqué s'employer "depuis des mois" à "sortir la ville de la spirale de violence et de destructions qui s'y étaient abattues depuis des mois" donnant "une image détestable de Paris".

Et "nous avons rempli notre mission", a-t-il estimé, promettant de fournir prochainement aux élus les derniers chiffres de la délinquance à Paris.

Pour le préfet de police, "les manifestations étaient empêchées par des gens qui veulent dégrader", et "le déploiement des forces de polices" était nécessaire "parce qu'il y avait des menaces", en référence aux manifestants appartenant aux franges violentes de l'ultragauche et des "gilets jaunes".

"Le 8 décembre 2018, il y a eu 1.000 tirs de LBD lors des manifestations. Le 21 septembre, il y eu sept tirs de LBD. C'est sept tirs de trop mais sept tirs nécessaires", a-t-il estimé.

Autre couac: la décision du préfet de fermer plusieurs stations de métro dimanche 22 septembre, lors de la journée du patrimoine et de la 5e édition de "Paris sans voiture", sans avertir les élus ou l'Hôtel de Ville.

"Nous nous sommes demandés ce qui se passait", a ironisé Mme Hidalgo, avant d'espérer que "pour la Nuit blanche de samedi (5 octobre), les stations de métro ne soient pas fermées".

Le préfet "a concédé que la mairie n'avait pas été informée dans le bon tempo, ni au bon niveau", a expliqué une source à la préfecture, tout en rappelant qu'habituellement, la piétonnisation des Champs-Élysées entraînait de facto la fermeture de certaines stations de métro.

Ce dimanche, leur nombre a augmenté en raison de l'instauration d'un périmètre de sécurité autour de l'Élysée.

La même source regrette que "depuis juin, toutes les réunions bilatérales, censées avoir lieu toutes les six semaines, ont été annulées à l'initiative de la maire": "On est dans la volonté de dialogue et il y a des espaces qui existent mais il faudrait que la maire y participe".

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

A Paris, vif échange entre les élus et le préfet de police après des manifestations
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

A Paris, vif échange entre les élus et le préfet de police après des manifestations
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le