A gauche, une union même partielle aux Européennes semble loin

A gauche, une union même partielle aux Européennes semble loin

A cinq mois des Européennes, la perspective d'une union même partielle à gauche autour d'une liste commune paraît éloignée, comme...
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Par Baptiste BECQUART

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A cinq mois des Européennes, la perspective d'une union même partielle à gauche autour d'une liste commune paraît éloignée, comme l'a illustré jeudi une réunion de plusieurs partis à l'initiative du mouvement Place publique.

Place publique, créé en novembre par l'essayiste Raphaël Glucksmann, la responsable d'ONG Claire Nouvian et l'économiste Thomas Porcher, a ainsi échoué à faire venir les deux formations en tête des sondages à gauche, La France insoumise (autour de 10%) et EELV (environ 7%).

Manuel Bompard, numéro 2 sur la liste LFI, se dit, auprès de l'AFP, "surpris de l'invitation", car les intentions de Place publique et des autres sont à ses yeux "de rassembler la gauche non-mélenchoniste".

Tandis que Raphaël Glucksmann affecte une candeur volontariste - "On fait semblant de ne pas comprendre les divergences entre eux" -, le responsable insoumis s'agace et souligne que les divergences à gauche sont politiques, notamment sur l'Europe, et non pas "des questions d'ego".

La tête de liste EELV Yannick Jadot a de son côté dit et redit qu'il ne se voyait pas en "médecin urgentiste de la gauche". Il espère obtenir 15% le 28 mai, estimant que les élections européennes et leur mode de scrutin proportionnel à un tour sont taillés pour les écologistes.

"Ce n'est pas une nouvelle table avec une nouvelle nappe qui va changer la discussion", insiste la porte-parole du parti Sandra Regol au sujet de Place publique : "La vieille logique de l'union des gauches n'est plus opérante, il faut des mouvements plus transversaux".

EELV doit en outre compter avec une nouvelle offensive médiatique de Ségolène Royal. Mercredi, l'ancienne finaliste de la présidentielle de 2007 et ex-ministre de l'Environnement s'est dite prête à céder à Yannick Jadot la première place de la liste citoyenne qu'elle envisageait mener.

"Ce n'est pas qu'EELV défend le mieux l'écologie - je pense que j'ai un impact et des résultats à mon actif -, mais c'est le plus ancien parti sur ce créneau", et celui qui a la meilleure dynamique actuellement, confie-t-elle à l'AFP.

Le bureau exécutif d'EELV a très vite tranché par la négative jeudi, a rapporté Julien Bayou à l'AFP. Le porte-parole a dénoncé un "piège" de celle qui, au gouvernement, "s'est cachée sur Notre-Dame-des-Landes, a retardé la fermeture de Fessenheim, et validé le renoncement sur l'écotaxe poids lourds".

- "Une chapelle de plus" -

Le PS, dont Mme Royal ne veut pas tirer une liste autonome, a acté récemment vouloir oeuvrer au rassemblement à gauche, "de toutes (ses) forces", peut-être poussé par un récent sondage le créditant de 5% des voix. C'est donc son Premier secrétaire Olivier Faure qui est venu jeudi: "Qu'aurons-nous gagné, dans notre diversité, à avoir fait un point de plus que l'un ou l'autre?", s'est-il désespéré.

Relation de cause à effet? Générations n'était pas représenté par sa tête de pont, Benoît Hamon, qui a récemment déclaré sa candidature en tête d'une liste citoyenne; pas plus que le PCF n'avait envoyé sa tête de liste Ian Brossat, préférant déléguer à Place publique le coordinateur de l'exécutif Igor Zamichiei et Christian Picquet, responsable des "mouvements des idées".

Ce sont bien les "idées" qui ont été débattues, et non une éventuelle liste commune, ont rapporté les invités à l'issue de la réunion.

"On ne voit pas de rassemblement possible pour les Européennes mais on continue de discuter", assure Igor Zamichiei: "On ne souhaite pas donner aux gens le sentiment qu'une union au sommet va résoudre la crise". Les communistes veulent désormais s'affirmer, et les Européennes leur semblent un passage obligé en solitaire.

Chez Générations, Pascal Cherki ne voit pas la discussion aller au bout, Place publique ou pas. "Si autour de la table on parle d'Europe, le PCF se barre... Comment pourrait-on faire autrement au vu du passif du PS?", interroge-t-il.

Ce qui n'exclut pas totalement une alliance entre PCF et M. Hamon, au vu des faibles intentions de vote prêtées aux uns et aux autres. Le temps presse, les communistes présentant leur liste définitive fin janvier. Place publique donnera lui sa décision pour une éventuelle liste début 2019, même si Claire Nouvian affirme "que le but n'est pas de rajouter une chapelle de plus".

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