20 ans du Mondial-98: “Une période très heureuse” mais “une courte parenthèse”, selon Hollande

20 ans du Mondial-98: “Une période très heureuse” mais “une courte parenthèse”, selon Hollande

L'ancien président François Hollande était patron du Parti socialiste lors du Mondial-98. Il se souvient d'une "période très...
Public Sénat

Par Propos recueillis par Frédéric DUMOULIN

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'ancien président François Hollande était patron du Parti socialiste lors du Mondial-98. Il se souvient d'une "période très heureuse" où l'on pensait pouvoir "dépasser les clivages" mais qui n'a été qu'"une courte parenthèse".

Q: Comment avez-vous vécu la Coupe du monde de 1998 ?

R: "J'étais premier secrétaire du Parti socialiste mais aussi passionné de football et nous étions en cohabitation, donc il y avait un double enjeu: sportif et politique. C'était à Paris que ça se passait, Jospin à Matignon, Chirac à l'Elysée et on sentait bien que le sport allait s'inviter dans ce rapport au sommet de l'Etat. Eux deux et moi-même nous souhaitions tous la victoire de l'équipe de France mais au départ on y croyait quand même assez peu. Parce que l'entraîneur de l'équipe Aimé Jacquet était très critiqué, à tort, les joueurs n'étaient pas regardés comme les meilleurs du monde. Au fur et à mesure de la compétition, on a tous pris conscience que la France pouvait arriver en finale et gagner."

Q: Où étiez-vous le soir de la victoire ?

R: "J'étais au Stade de France. On était dans de tels souvenirs: ce n'était jamais la France qui gagnait, on disait toujours +c'est les Allemands qui gagnent dans ce sport et si ce n'est pas les Allemands, c'est les Brésiliens+. On doutait de nous-mêmes. C'est pour ça que la victoire de la France était très importante parce qu'elle en a fini avec la fatalité de l'échec."

Q: Quelle image forte gardez-vous ?

R: "C'était les blacks-blancs-beurs. Pour la première fois, il y avait une unité nationale derrière une équipe et même la cohabitation s'était transformée d'une certaine façon en cohésion nationale. Chirac a très bien utillisé l'événement, mais il le faisait avec beaucoup de sympathie. Jospin, qui lui était un vrai connaisseur de football, pensait que sa technique serait reconnue. Ca a été quand même une période très heureuse. C'était la sortie de la crise, la croissance revenait, il y avait l'idée qu'on pourrait dépasser les clivages avec la cohabitation, dépasser les conflits. Ça a été une courte parenthèse. Parce qu'on ne peut pas demander au sport de prendre la place de la politique. Le sport peut parfois offrir une occasion mais après, c'est la politique qui prend le dessus."

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le