Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
« Yankees dehors ! », retour sur la crise des otages américains en Iran
Par Rebecca Fitoussi
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Ils sont jeunes, très jeunes, au point que les diplomates américains présents à l’ambassade de Téhéran ce 4 novembre 1979, sont persuadés que des adultes vont intervenir, que leurs parents vont les raisonner et les empêcher de se livrer à une prise d’otage brutale et violente à coups de « Yankees dehors ! ». Mais non ! s’étonne John Lambert, ancien otage qui témoigne dans le documentaire. Loin d’être arrêtée, l’opération est soutenue par la population, par le régime, et même préparée de longue date par des leaders islamistes qui galvanisent les troupes dans les universités, en pleine révolution. Plusieurs dizaines d’Américains retenus en otage par un peuple iranien à qui il est désormais permis d’exprimer son ressentiment contre Washington, l’occasion est trop belle pour Khomeini d’asseoir son autorité et de faire payer à Jimmy Carter son soutien au Shah d’Iran, soigné pour un cancer à New York.
Le « guide suprême » va alors laisser trainer la crise et savamment orchestrer le ralentissement des discussions. Le terrible décompte des jours commence pour les 52 otages et pour toute l’Amérique.
Humiliée, la première puissance mondiale montre d’abord les muscles et tente une opération militaire de sauvetage qui va s’avérer être un fiasco absolu. Une opération d’envergure « qui n’avait qu’une chance sur mille » d’aboutir, nous dit Ahmad Salamitian, ancien parlementaire iranien. Huit soldats américains sont tués dans le crash de leur hélicoptère, le haut commandement de l’armée est furieux, Carter embarrassé est affaibli. Khomeini en sort au contraire renforcé, ses partisans voient dans cet échec américain la main divine. Ils saisissent l’occasion pour séparer les otages et les répartir dans tout le pays. Même la CIA n’est alors plus en mesure de les localiser.
Mais alors que Khomeini continue d’installer son pouvoir en éliminant ses opposants un par un, il comprend que le temps presse pour lui aussi et qu’il faut en finir avec cette prise d’otages qui dure depuis de longs mois. Les élections américaines approchent, Carter s’apprête à être battu par Ronald Reagan, un républicain qui a déjà fait savoir qu’il lancerait une intervention sur le sol iranien. Khomeini n’en veut pas. En parfait maitre des horloges, il décide que les négociations peuvent démarrer.
« Un long marathon commence à coups de marchandages, de compromis, de tractations et de chantage » explique le réalisateur. L’Algérie est choisie pour jouer les intermédiaires. Khomeini impose 4 conditions : la levée de toutes les sanctions contre l’Iran, la garantie d’une non-intervention politique ou militaire, le déblocage des avoirs iraniens, et point crucial qui sera le plus difficile à obtenir, la restitution à l’Iran des biens du Shah, décédé en Egypte quelques mois plus tôt.
Les discussions seront longues et coûteuses pour Jimmy Carter qui veut être le Président qui aura permis la libération des 52 otages. Mais c’était sans compter la maitrise du tempo par l’ayatollah. La situation se débloque 6 jours avant la fin du mandat de Carter pour n’aboutir réellement que le jour de l’investiture de Ronald Reagan, le 20 janvier 1981. De sorte qu’aucun des deux dirigeants américains ne puisse s’arroger le mérite de cette libération.
L’épisode laissera des traces douloureuses dans la mémoire collective américaine, il continue d’être fêté en Iran le 4 novembre.
Retrouvez le documentaire « 444 jours qui ont fait plier l’Amérique » en replay sur notre site internet ici.
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