Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Visite de Joe Biden en Israël : « Il veut éviter qu’Israël ne se perde dans une guerre à Gaza »
Par Steve Jourdin
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Pourquoi Joe Biden a décidé d’effectuer cette visite maintenant ?
Il faut rappeler que le président américain est allé à Kiev pour soutenir l’Ukraine lorsque la guerre a commencé. Il avait alors voulu marquer par sa visite le soutien des Etats-Unis à Volodymyr Zelensky. Il fait donc la même chose au sujet d’Israël. La différence est que les liens être les Etats-Unis et Israël sont beaucoup plus profonds et beaucoup plus étroits. Il y va pour montrer son amitié, son soutien, et l’alliance indéfectible entre les Américains et les Israéliens.
Y va-t-il aussi pour mettre des lignes rouges à l’offensive terrestre qu’Israël prépare à Gaza ?
Cette visite présente des risques pour Joe Biden. Tout d’abord pour sa propre sécurité, car un président américain en Israël est toujours exposé. Il s’agit d’une zone de guerre, et les dangers sont grands pour tout visiteur officiel. Ce lundi, alors qu’Anthony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, était en Israël, il a été soumis à une attaque de roquettes, et a dû se précipiter dans un abri.
Les Etats-Unis souhaitent qu’Israël l’emporte sur le Hamas. Mais ils ne veulent pas que les Israéliens se perdent dans une guerre à Gaza. Biden voudrait que le gouvernement Netanyahou n‘applique pas le programme que certains de ses ministres revendiquent à l’encontre des Palestiniens, et qui vise à faire fuir les Gazaouis de chez eux. La Maison Blanche ne veut pas qu’on aille aussi loin. Elle estime que cette guerre risque de faire perdre à Israël sa légitimité, alors que l’Etat hébreu bénéficie actuellement d’un vrai soutien du côté du monde occidental.
Faut-il lire cette visite au prisme de l’élection présidentielle de 2024 ?
Tout a évidemment un rapport avec ce scrutin, qui aura lieu dans 13 mois. Mais la position internationale des Etats-Unis n’est pas liée à la campagne électorale. Les liens entre les deux pays sont très étroits. Côté démocrate, il n’est pas exagéré de dire qu’ils sont des amis d’Israël. Ce qui n’empêche pas l’existence de mouvements propalestiniens, de plus en plus importants, notamment sur les campus. Il y a toute une partie de la population américaine qui ne partage pas le point de vue démocrate. Tous ceux qui se situent à gauche du parti démocrate sont hostiles à la position de Joe Biden, il prend donc des risques politiques dans ce dossier.
Les relations entre Joe Biden et Benyamin Netanyahou étaient tendues ces derniers mois. Tout est oublié ?
Les tensions étaient effectivement très fortes ces derniers mois. Benyamin Netanyahou réclamait d’être reçu à la Maison Blanche. Mais il ne l’a pas été. Il y a simplement eu une poignée de main dans les couloirs de l’ONU. Joe Biden n’a pas manqué de critiquer les projets de réforme judiciaire tels qu’ils ont été élaborés par le gouvernement israélien. Il y avait donc des tensions sur le plan politique, mais face au drame qu’Israël a vécu, face à la barbarie du Hamas, les Etats-Unis et Israël ont décidé de mettre cette période derrière eux et d’avancer ensemble.
L’Arabie saoudite a annoncé la suspension des négociations de normalisation avec Israël. Est-ce la mort des accords d’Abraham, initiés par Donald Trump en 2020 ?
Tout dépendra ce qu’il se passera dans les semaines et mois qui viennent. Le rapprochement entre Israël, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan est fragile. La possibilité d’une normalisation avec Riyad est pour le moment écartée. Mais une fois la guerre terminée, les diplomates reprendront leurs travaux, et tenteront de nouveau de nouer des liens. Au niveau régional, Israël joue un rôle très important sur plan économique et militaire. L’Etat hébreu est aujourd’hui menacé par les fous du Hamas, mais l’intérêt fondamental des pays voisins est de maintenir des liens étroits avec les Israéliens.
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