Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Victoire de Trump au caucus de l’Iowa : « Plus il est attaqué, plus il est populaire »
Par Steve Jourdin
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Lundi soir, Donald Trump a remporté une victoire écrasante lors de la première des primaires républicaines organisée dans l’Iowa. Il laisse loin derrière lui ses principaux rivaux, Ron DeSantis et Nikki Haley, avec 51 % des voix. Est-ce une surprise ?
Il était clairement le favori, on ne connaissait pas le pourcentage, mais on se doutait bien qu’il ne serait pas loin de la majorité. Ce qui est surprenant en revanche c’est l’identité du deuxième : on s’attendait à ce que Nikki Haley dépasse Ron DeSAntis. Ils sont au coude-à-coude, autour de 20 %, mais c’est le gouverneur de Floride qui termine devant.
Quand on analyse les résultats dans le détail, on s’aperçoit qu’il y a eu peu de votants. Il y a 720 000 inscrits pour les républicains dans l’Iowa, seulement 110 000 d’entre eux ont voté ! Il y a eu 56 000 voix pour Trump, 23 000 pour DeSantis, 21 000 pour Haley. Au total, 15 % des républicains de l’Iowa sont allés voter. On peut expliquer cette faible mobilisation par les intempéries et le verglas, qui ont empêché un certain nombre d’électeurs d’aller donner leur avis.
L’Iowa représente moins de 1 % de la population américaine. Est-il vraiment capital de gagner cette primaire dans la course à la Maison Blanche ?
L’Iowa n’envoie en effet que 40 délégués à la Convention républicaine du mois de juillet, qui en compte 2 400 au total. C’est un petit Etat, mais c’est le premier qui vote et lance la course à l’élection présidentielle. L’Iowa tient beaucoup à cette primauté. C’est un Etat de trois millions d’habitants, très largement rural et agricole. Ce qui détermine le vote des électeurs républicains dans cette région, est l’économie (la production de maïs, de blé et d’éthanol), l’immigration et le sujet de l’avortement. Dans son ensemble, on parle d’un Etat plutôt conservateur, qui penche plus vers les républicains que vers les démocrates.
Cette victoire de Donald Trump va-t-elle inciter ses rivaux républicains à se ranger derrière lui ?
Ce qui est en jeu désormais est surtout la seconde place. Un « ticket » (présidence/ vice-présidence) est en jeu pour le scrutin du mois de novembre. Mais cette victoire de l’Iowa prépare surtout les primaires du New Hampshire de la semaine prochaine, où les conditions seront différentes. Nikki Haley a cette fois davantage de chances que DeSantis. Il y aura ensuite les primaires de Caroline du Sud au mois de février.
Le Colorado et le Maine ont décidé d’interdire le nom de Donald Trump sur les bulletins de vote pour la primaire républicaine. Les juges de Cour suprême fédérale ont été saisis et doivent examiner l’affaire le 8 février. Qu’est-ce qui est en jeu ?
La Cour suprême fédérale doit juger l’arrêt de la cour suprême du Colorado en fonction du 14e amendement de la Constitution. Il s’agit d’un amendement adopté en 1868, qui avait pour but d’écarter de toute fonction élective ceux qui avaient participé à la guerre de Sécession. Mais à l’époque, il n’était pas fait mention du président des Etats-Unis. En d’autres termes, le 8 février, la Cour suprême fédérale devra dire si ce 14e amendement s’applique malgré tout aussi à un président, ce qui n’est pas du tout évident.
Il faut aussi voir le rapport de force politique. La Cour suprême fédérale compte neuf juges. Trois ont été nommés par Trump quand il était président, et parmi les six autres on compte un ou deux conservateurs. La Cour suprême penche donc plus du côté conservateur que du côté libéral, et cela va compter lors des discussions. Pour l’heure, Donald Trump n’est pas écarté de la course à la présidence, et plus il est attaqué, plus il est populaire. Et plus il est populaire, plus les républicains se rassemblent derrière lui.
Joe Biden l’a reconnu lui-même : « Donald Trump est devenu le net favori de l’autre camp ». Est-ce qu’il y a une fébrilité dans le camp démocrate au regard du come-back de l’ancien président ?
Biden adopte une attitude très dangereuse pour lui. Il est très impopulaire dans son camp. Il est critiqué pour son âge, mais aussi pour ses positions sur l’immigration, le Moyen Orient ou encore la lutte contre le danger climatique. Il n’est pas dans une bonne dynamique.
En plus de cela, il a adopté une stratégie étrange. Il a décidé de ne pas être candidat à la primaire dans le New Hampshire, et de laisser d’autres faire campagne. Or, côté démocrate, il n’y a personne de crédible. Cela laisse la voie libre à Donald Trump pour occuper l’espace médiatique et montrer que lui, contrairement à Biden, n’a pas peur de se présenter devant les électeurs. Joe Biden joue actuellement un jeu dangereux.
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