Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Ukraine : Une « contre-offensive » se prépare pour « mettre la Russie à la table des négociations », estime Christian Cambon
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Après une visite en Italie et en Allemagne, Volodymyr Zelensky est rapidement passé par la France et l’Elysée, ce dimanche soir. Pour évoquer une éventuelle contre-offensive ukrainienne, évoquent certains commentateurs : « Je pense que globalement, les Ukrainiens sont prêts. D’après les renseignements que nous avons, il y a des ajustements en termes de matériel, mais le moral y est, le projet est là. À Bakhmout l’offensive russe est contrée, les pertes en vies humaines côté russe sont innombrables, il y a la volonté de reprendre les terres du Donbass et peut être même la Crimée », détaille Christian Cambon, président LR de la commission des Affaires étrangères au Sénat.
« C’est difficile de fournir des armes et d’être dans le rôle de l’arbitre »
D’après lui, la visite du président Ukrainien aurait eu pour but « d’informer Emmanuel Macron de ses intentions », et peut-être d’évoquer l’après-guerre. « La diplomatie ne peut rien faire pour l’instant, seule l’Ukraine peut décider de déclencher une négociation de cessez-le-feu. Militairement, la Russie souffre, elle a perdu énormément de blindés. Il faut que les succès militaires obligent la Russie à arrêter cette agression. Je pense que cette contre-offensive a pour but de mettre la Russie à la table des négociations », explique Christian Cambon.
À cet égard, la Chine jouera un rôle décisif, estime le président de la commission des Affaires étrangères : « Actuellement, les Chinois font une très belle affaire en achetant du gaz et du pétrole russe à très bas coût. Mais pour faire du commerce, il faut la paix. Or, les tensions sont telles, que la croissance de la Chine en pâtit. Peut-être qu’ils finiront par trouver la situation difficile. Ils ont un rôle essentiel pour faire venir Poutine autour de la table. Il y a d’autres pays comme la Turquie qui gardent un contact important avec à la fois la Russie et l’Ukraine. En ce qui concerne les Européens, c’est difficile de fournir des armes et d’être dans le rôle de l’arbitre. »
« L’affaire des avions est un tout petit peu plus compliquée que ce que l’on en dit »
Le sénateur LR voit dans le déroulement des événements « un véritable échec » pour Vladimir Poutine, qui « s’est mis à dos » la majorité de la communauté internationale pour des résultats très limités. « Je pense qu’il pensait que l’Europe allait se séparer et mettre en avant ses intérêts économiques, or il n’a réussi qu’à rassembler l’Union Européenne. Même des pays aussi réservés que la Finlande viennent nous rejoindre dans l’OTAN », poursuit Christian Cambon.
Mais pour que cette union porte ses fruits sur le terrain militaire, la France pourrait être amenée à encore franchir des étapes dans la livraison d’armes, et notamment des avions militaires, estime le sénateur LR : « L’affaire des avions est un tout petit peu plus compliquée que ce que l’on en dit, parce que pour bénéficier d’un appui aérien, toute une logistique doit se mettre en place : un avion c’est 10 à 20 personnes qui doivent l’entretenir et le préparer. La France ne peut donner que ce qu’elle a, il pourrait s’agir de Mirages. C’est un risque qui va devoir être pris en compte dans la Loi de Programmation Militaire (LPM), pour faire en sorte de regarnir nos effectifs aériens. »