Un « acte inacceptable », une visite « irresponsable, provocatrice et ostentatoire ». Le 26 février, le Conseil de la nation – équivalent du Sénat en Algérie – a annoncé « suspendre ses relations » avec le Sénat français. En cause : la visite, le 25 février, d’une délégation sénatoriale dans la ville de Laâyoune, au Sahara occidental, un territoire où l’Algérie s’oppose à la souveraineté du Maroc en soutenant des indépendantistes.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, conduisait la délégation et assure que cette visite « n’était orientée contre personne ». Tombée au moment d’une forte dégradation des relations franco-algériennes, la date de la visite sénatoriale n’a pas été choisie à dessein. Elle s’inscrit dans un temps plus long, après la reconnaissance officielle par Emmanuel Macron de la souveraineté du Maroc au Sahara occidental en juillet dernier.
« Le Sénat algérien ne fait que suspendre, il n’a pas rompu les relations »
« La décision a été prise par le président de la République, que le présent et l’avenir se construisent dans les provinces du sud du Maroc sous la souveraineté marocaine, dans le cadre du plan d’autonomie présenté aux Nations unies. Le Sénat l’avait souhaité aussi, j’avais même écrit au président de la République quelques mois auparavant », explique le président du Sénat. Gérard Larcher remarque d’ailleurs que « le Sénat algérien ne fait que suspendre, il n’a pas rompu les relations ». « Je reste toujours attentif et à l’écoute », souligne-t-il.
En réalité, les chambres française et algérienne n’entretiennent que très peu de relations depuis un moment déjà. Les derniers échanges significatifs remontent au 14 juin 2019, à l’occasion de la 20ème réunion des Sénats d’Europe. Salah Goudjil, le président du Conseil de la nation, avait d’ailleurs été le premier intervenant à prendre la parole à la tribune de l’hémicycle du Palais du Luxembourg.
Les relations franco-algériennes devraient rester à l’ordre du jour du Sénat. Mardi 4 mars, la chambre haute organise un débat sur l’accord migratoire conclu entre les deux pays en 1968, alors que le Premier ministre a annoncé un réexamen des termes de l’accord ce 26 février.