Le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense sont frappés d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale. Une première pour des dirigeants soutenus par les pays occidentaux. Alors que Joe Biden dénonce une décision « scandaleuse », le Quai d’Orsay y voit « un point juridiquement complexe ».
Soutien à l’Ukraine : « Les partis qui voteront contre, feront le jeu de Poutine », juge le général Vincent Desportes
Par Stephane Duguet
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Un vote pour clarifier le positionnement des groupes politiques. Ce mardi à l’Assemblée nationale, mercredi au Sénat, les parlementaires devront se prononcer sur l’accord bilatéral de sécurité signé le 16 février entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. « J’attends qu’on sorte un socle sur lequel l’exécutif puisse asseoir une politique de défense. Ce n’est pas la guerre de Macron, mais la guerre qui peut attaquer l’Europe et les Français », affirme le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de Guerre.
Selon le militaire, affirmer le soutien de la France par ce vote au Parlement est important : « Les partis qui voteront contre le soutien à l’Ukraine feront le jeu de Poutine. La France doit montrer qu’elle est opposée au projet sombre que Poutine veut lancer sur l’Europe ». Le professeur en stratégie juge plausible que nous soyons à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale. « Si nous montrons notre incapacité et notre non-volonté de défense, Vladimir Poutine se dirait que l’OTAN et l’Europe ne sont pas crédibles », expose-t-il. Le général Vincent Desportes estime que dans cette situation, Vladimir Poutine voudrait continuer « la marche éternelle de l’Empire russe depuis le XIIIe siècle qui est d’avancer jusqu’à ce que les mers l’arrêtent ou la volonté des Hommes ».
Investir dans la défense européenne
Face à la menace russe qu’il dépeint, l’ancien directeur de l’Ecole de guerre se satisfait de la posture prise par Emmanuel Macron ces dernières semaines. Le président de la République avait ouvert la porte à l’envoi de troupes de l’OTAN en Ukraine. « Il a compris la réalité et il a pris en compte le fait qu’il avait une mission qui était de réveiller l’Europe », observe le général Vincent Desportes qui avance que désormais « les dirigeants européens sont sortis de leurs rêves » d’être protégés par les Etats-Unis.
Dans le cas d’une attaque de la Russie au-delà de l’Ukraine, en Pologne ou dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), le professeur de stratégie considère que l’Europe n’est pas prête à se défendre surtout dans l’hypothèse d’un retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. L’ancien président, qui concourt à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle du 6 novembre, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne soutiendrait pas l’Ukraine.
« C’est maintenant que nous devons construire notre capacité à combattre, appelle le général Vincent Desportes. Nous n’avons pas d’état-major de forces en Europe capable de conduire une opération, le système de renseignement et de surveillance est américain, les armes de longue portée et de défense antiaérienne sont américaines », explique-t-il.
La France cible privilégiée
S’il note un changement de paradigme sur le sujet de la défense européenne, il l’estime trop lent. « Cette guerre se terminera avec des négociations et il faut créer les bonnes conditions de la négociation et elles ne seront créées que si nous sommes forts et si nous représentons une menace conventionnelle », indique le militaire.
Selon lui, la France occupe une place importante dans le face-à-face entre l’Europe et la Russie, ce qui en fait une cible privilégiée. « Ce qui est sûr, c’est que les Russes, de toutes les façons possibles, chercheront à déstabiliser la France, c’est théorisé », explique le général Vincent Desportes citant les cyberattaques au lendemain d’une vaste attaque de 14 000 sites étatiques par des groupes pro-russes. « Les Russes savent ce qu’ils veulent et ils mettent des moyens pour affaiblir l’Europe », alerte l’ingénieur. D’après lui, il faut « arrêter d’être naïf et comprendre que le monde d’hier a disparu, la guerre est revenue. Nous sommes revenus à nouveau dans le tragique de l’histoire et il faut s’y préparer. »