« On ne comprendrait pas qu’il n’y ait pas un débat au Parlement, qu’on puisse discuter de ce sujet-là de la manière dont la France peut agir sur la question des ventes d’armes, sur la question des sanctions, sur la question de la reconnaissance de l’État palestinien », s’est exclamé à notre micro ce 26 mars le sénateur Guillaume Gontard. Le président du groupe écologiste – Solidarité et territoires, a écrit un courrier à François Bayrou pour lui demander la tenue d’une déclaration sur la situation au Proche-Orient, suivie d’un débat avec les parlementaires, sur la base de l’article 50-1 de la Constitution.
La lettre du sénateur de l’Isère a été adressée à Matignon le 20 mars, soit deux jours après une reprise des opérations miliaires israéliennes dans la bande de Gaza. Cette pression exercée par l’armée israélienne, après une trêve en vigueur depuis deux mois, intervient après le refus du Hamas de libérer les otages. Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestiniens, 830 personnes ont été tuées dans les bombardements.
« On ne peut pas laisser Benyamin Netanyahu continuer à attaquer en toute impunité »
« On ne peut pas laisser Benyamin Netanyahu continuer à attaquer en toute impunité, en dehors du droit international, ce n’est pas possible », a ajouté le sénateur, qui rappelle la position exprimée par Emmanuel Macron en mai 2024. Le chef de l’État s’était dit « prêt à reconnaître un Etat palestinien », assurant avoir « toujours défendu les deux Etats comme étant la solution politique ». Le président de la République avait toutefois indiqué qu’il ne « ferait pas une reconnaissance d’émotion ».
« Mettons l’ensemble des parlementaires à contribution. Je pense que ça serait plus que normal On n’a pas besoin de double standard en la matière », a ajouté Guillaume Gontard.
Le dernier débat de type 50-1 sur la crise au Proche-Orient remonte au 24 octobre. Une déclaration de la Première ministre Élisabeth Borne avait été suivie d’un débat avec tous les groupes.
Soutien à Boualem Sansal : « On ne peut pas laisser Bruno Retailleau utiliser ce sujet à ses fins personnelles »
Toujours au chapitre de l’international, le sénateur a été interrogé sur l’absence de son groupe au rassemblement de soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, qui s’est tenu ce 25 mars. « On a toujours défendu à la fois la liberté, le droit, il n’y a aucun sujet sur le soutien et sur la demande de libération », a-t-il assuré. Mais il a souligné que le problème était la manière dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau « utilise ce sujet vis-à-vis de l’Algérie ». « C’est au ministre des Affaires étrangères de reprendre la main sur ce sujet là […] On ne peut pas laisser Bruno Retailleau utiliser ce sujet à ses fins personnelles », a-t-il réagi.