Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Qui seront les prochains commissaires européens ?
Par Audrey Vuetaz
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Ursula von der Leyen aurait aimé présider un collège paritaire. Pour cela, et c’est une première, elle a demandé à chaque Etat membre de lui proposer une candidature féminine et masculine pour quelle puisse faire un choix. Seule exception, en cas de reconduction d’un commissaire, un seul nom était permis. Voilà pour la consigne qui n’a finalement été respectée par aucun Etat membre. Pour l’heure le futur super gouvernement européen s’annonce donc très masculin avec 16 hommes pour les 22 pays qui ont déjà envoyé des noms.
Ceux qui resteraient commissaires
La France a déjà fait savoir qu’elle voulait reconduire Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur depuis 5 ans, rattaché à Renew le parti d’Emmanuel Macron. A 69 ans, celui qui a été ministre de l’Économie sous la présidence de Jacques Chirac, s’est illustré en tant que commissaire en s’opposant à la toute-puissance des GAFAM et notamment à Elon Musk le milliardaire patron de X (anciennement Twitter).
Il ne devrait pas être le seul à rester dans le collège : la croate Dubravka Šuica, actuelle vice-présidente de la Commission européenne et chargée de la Démocratie et de la démographie a été confirmée par son gouvernement, tout comme le hongrois Olivér Várhelyi, chargé du voisinage et de l’élargissement, ou le letton Valdis Dombrovskis vice-président exécutif chargé du Commerce.
Mais rien ne dit que ces commissaires reprendront leur portefeuille, tout dépendra des autres personnalités, des rapports de force et de la création ou non de nouveaux marocains. La présidente Ursula von der Leyen s’était par exemple prononcée pour la création d’un poste de commissaire à la défense, une mission actuellement placée sous la responsabilité de Thierry Breton le commissaire au marché intérieur.
Les nouveaux entrants
Si les postes doivent encore être distribués par Ursula von der Leyen, il y en a un qui devrait forcément revenir à Kaja Kallas l’ex-première ministre estonienne : celui de cheffe de la diplomatie européenne. Comme il s’agit d’un des portefeuilles les plus importants, sa candidature devait d’abord être validée par les autres Etats membres, ce qui a été fait en juillet dernier.
Mais pour peser dans les négociations, certains pays tentent d’envoyer des profils particuliers. C’est le cas de l’Autriche qui a nommé son ministre des Finances, Magnus Brunner, pour tenter de décrocher un portefeuille économique ou financier. L’Espagne aussi tente sa chance en poussant la candidature de Teresa Ribera, sa ministre de la transition écologique, en espérant qu’elle devienne commissaire en charge du Pacte vert européen.
Les hésitations
Pour l’heure, seuls cinq pays n’ont pas encore envoyé de noms, il ne leur reste que quelques jours pour le faire, mais la situation coince en Italie, en Belgique et en Bulgarie notamment. Dans ces deux derniers pays, la situation politique est instable depuis des élections le 9 juin dernier. Les formations politiques tentent de trouver des coalitions. Dans ce contexte, les discussions autour du nom d’un commissaire européen sont au point mort. En Italie, ce choix tourne au casse-tête, la première ministre Giorgia Meloni a dû interrompre des vacances pour continuer les consultations. La presse évoque le nom d’Elisabetta Belloni, l’actuelle cheffe des services de renseignements italiens, mais rien n’est pour l’heure confirmé.
La validation du Parlement européen
Une fois les 26 noms déterminés, Ursula von der Leyen enchainera les consultations pour peaufiner son nouveau « super gouvernement ». Une fois cette étape passée, chaque commissaire sera auditionné puis validé ou non par un vote du Parlement européen. Une étape loin d’être actée, depuis 2007, il a toujours retoqué un ou plusieurs noms de commissaires, principalement pour cause de conflit d’intérêt. Mais un éventuel manque de parité pourrait aussi être sanctionné par le Parlement européen.
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