Primaires, caucus : comment sont désignés les candidats à la présidentielle américaine ?
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Si Donald Trump est le grand favori pour représenter le parti Républicain lors de l’élection présidentielle américaine, quatre autres candidats convoitent cette place, notamment le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley.
État par État, depuis le 15 janvier et jusqu’au 4 juin, les électeurs américains seront invités à voter pour le candidat de leur choix, dans le cadre d’une primaire ou d’un caucus. Un processus de sélection qui concerne aussi bien le parti Républicain que le parti Démocrate. Même si, pour ce dernier, le suspense est moindre car Joe Biden est candidat à sa propre succession.
Une primaire, un caucus, comment ça marche ?
La présidentielle américaine se déroule au suffrage universel indirect, le 5 novembre prochain ce sont donc les 583 grands électeurs du pays qui désigneront le nouveau locataire de la Maison Blanche. De la même manière, lors des primaires et des caucus, les électeurs américains ne votent pas pour un candidat, mais pour un grand électeur, qui désignera lui-même le chef de file du parti lors d’une convention. Les Républicains tiendront la leur à Milwaukee, dans le Wisconsin, entre le 15 et le 18 juillet. De leur côté, les Démocrates se réuniront à Chicago (Illinois) un mois plus tard, du 19 au 22 août.
Chaque État peut décider d’opter pour une sélection de ses grands électeurs via un caucus, ou une primaire. « Le caucus était le mode de désignation des candidats privilégié au 19ème siècle. Mais depuis le 20ème siècle, il est en voie en disparition au profit des primaires », explique Alexis Pichard, docteur en civilisation américaine. Ainsi, seuls 15 États utilisent encore le caucus, en raison de la complexité de son organisation. Le temps d’une journée, des débats suivis d’un vote – ouvert à tous les citoyens ou bien seulement aux électeurs affiliés au parti, selon les États – sont organisés dans plusieurs lieux publics.
Les primaires peuvent elles aussi être ouvertes ou fermées, c’est-à-dire accessible à tous les citoyens ou seulement aux électeurs. Mais à la différence des caucus, qui sont organisés directement par les partis politiques, les primaires sont prises en charge par les autorités locales. Les modalités exactes de leur déroulement divergent selon la loi électorale de chaque État, mais elles se tiennent toujours à bulletin secret. Les premières primaires auront lieu le 23 janvier dans le New Hampshire.
Un modèle « chronophage et dépassé »
Le 15 janvier, c’est l’Iowa qui a ouvert le bal en organisant son caucus, remporté haut la main par Donald Trump du côté des Républicains. Du côté des Démocrates, il faudra attendre le mois de mars pour obtenir des résultats définitifs, en raison de l’autorisation par le parti de votes par correspondance.
Pour Alexis Pichard, si ces premiers résultats donnent « une dynamique à celui qui sort premier », « ce qu’il se passe en Iowa n’est pas prophétique ». L’État représente en effet moins d’1 % des électeurs à l’échelle des États-Unis. Pour autant, il peut très bien défaire des candidats : arrivé en quatrième position, l’entrepreneur Vivek Ramaswamy a déjà annoncé jeter l’éponge et a donné son soutien à Donald Trump.
Si tous les regards se tournent vers l’Iowa, dont le caucus lance la bataille pour la présidentielle, ce mode de désignation souffre de critiques. « Rien que dans le petit État de l’Iowa, des assemblées d’électeurs ont été organisées dans 1 700 points. Une fois les débats terminés, le vote peut se faire à bulletin secret, mais il se fait souvent à main levée. C’est un processus très chronophage et un peu dépassé », estime le chercheur. Il est fréquent que les caucus ne totalisent pas plus de 10 % de participation, cette année dans l’Iowa seuls 15 % des électeurs républicains se sont déplacés dans un caucus.
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