USA News – 23 Jul 2024

Présidentielle américaine : qui est Tim Walz, le colistier de Kamala Harris ?

Tim Walz a été choisi mardi par la candidate démocrate Kamala Harris pour la seconder dans la course à la Maison Blanche, une nomination qui vient consacrer le parcours atypique de cet ancien professeur, devenu gouverneur.
Henri Clavier

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« C’est l’honneur d’une vie », déclare Tim Walz choisi comme colistier de Kamala Harris. Déjouant presque les pronostics, c’est finalement Tim Walz qui a été choisi par Kamala Harris pour compléter le ticket présidentiel. En concurrence avec Mark Kelly, sénateur de l’Arizona et Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, c’est finalement le gouverneur du Minnesota qui se présentera aux côtés de Kamala Harris et qui briguera le poste de vice-président des Etats-Unis. Véritable bastion, le Minnesota a voté en faveur du candidat démocrate à chaque élection présidentielle depuis 1992.

S’il n’est pas un cadre du Parti démocrate, et malgré sa faible notoriété, l’homme de 60 ans s’est fait remarquer en multipliant les sorties contre Donald Trump. « Nous n’avons pas peur des mecs bizarres », a lancé cet élu affable, au débit rapide, lors d’une réunion de campagne. « Croyez en mon expérience d’enseignant, les brutes n’ont aucune puissance. » Ancien professeur, Tim Walz a réalisé la principale partie de sa carrière dans l’enseignement en tant que professeur de géographie et entraîneur de football américain.

Engagé en politique depuis 2004, Tim Walz a été élu au congrès entre 2007 et 2019 avant de prendre la tête du Minnesota. Élu en 2018, Tim Walz a rapidement dû affronter des crises d’ampleur avec la pandémie de Covid-19 dans un premier temps, puis la mort de George Floyd étouffé par un policier. Suite à cela, Minneapolis, la plus grande ville de l’Etat, s’embrase, le point de départ d’un immense mouvement de manifestations anti-racistes qui secoue l’Amérique durant de longs mois. Le gouverneur avait alors déploré ce nouvel épisode de violences policières contre des Afro-Américains.

Réélu en 2022, le gouverneur du Minnesota a également pris des mesures permettant de garantir l’accès à l’IVG dans son Etat, après la remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade. Ce dernier était d’ailleurs présent avec Kamala Harris en mars 2024 lors du premier déplacement d’une vice-présidente dans une clinique prodiguant des avortements. La candidate démocrate se dit « fière » de ce choix, le site de campagne de Kamala Harris assure qu’ils sont « prêts à gagner ».

Son engagement en faveur du droit à l’IVG lui vaut le respect des démocrates tandis que ses adversaires républicains jugent le gouverneur trop laxiste sur sa gestion de la criminalité. Le colistier de Kamala Harris a notamment fait évoluer sa position sur les armes en 2018 après la fusillade du lycée de Parkland.

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Un retard qui n’a rien d’exceptionnel, souligne Francisco Roa Bastos, maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne : « La composition de la Commission européenne est toujours un exercice compliqué, parce qu’il faut satisfaire plusieurs logiques, de géographie, de parité, en plus des exigences des différents États membres. » Cher à Ursula von der Leyen depuis son premier mandat, c’est notamment le critère de parité qui semble avoir donné du fil à retordre à la présidente de la Commission. « Lorsque j’ai reçu les premières propositions de nomination des États membres, nous avions 22 % de femmes et 78 % d’hommes. Vous imaginez bien que c’était tout à fait inacceptable », a-t-elle déploré à l’occasion d’une conférence de presse. Finalement, le collège proposé comporte 40 % de femmes. Une répartition non-paritaire, compensée toutefois par l’attribution de quatre des six postes clés de vice-présidents de la Commission à des femmes. « Ursula von der Leyen a su faire de cet enjeu de parité un élément de négociation important dans la répartition des portefeuilles entre les différents États membres », observe Francisco Roa Bastos. Sommés de proposer le nom d’une femme pour le poste, les pays qui ont joué le jeu – notamment la Bulgarie, la Slovénie et la Roumanie – se voient en effet attribuer « des portefeuilles importants », estime-t-il. Les socialistes obtiennent un poste clé, un proche de Meloni nommé vice-président Par ordre d’importance, après Ursula von der Leyen, c’est d’ailleurs l’Espagnole Teresa Ribera qui hérite du poste le plus influent. La socialiste, ministre de la Transition écologique dans le gouvernement de Pedro Sanchez, est nommée vice-présidente de la Commission et prend en charge le portefeuille de la concurrence. 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