Pour cet eurodéputé, « Giorgia Meloni semble avoir compris que sans Europe, elle ne pourra jamais gérer les flux migratoires »

Depuis la mi-septembre, une dizaine de milliers de migrants sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa en Méditerranée. Cette situation de crise remet au centre du débat politique la gestion et l’accueil de personnes arrivées clandestinement en Europe. Et une fois encore, met en lumière l’impuissance de l’Union européenne à gérer collectivement l’arrivée massive de migrants.
Marie Bremeau

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Ce dimanche 17 septembre, la première ministre italienne, se tient aux côtés de la cheffe de l’exécutif européen, Ursula Von der Leyen à Lampedusa. L’île italienne en Méditerranée connait depuis quelques semaines une arrivée massive de migrants. Une photo de famille inattendue, tant la très droitière Giorgia Meloni, par le passé n’a eu de cesse de critiquer l’Union européenne.

Mais face à l’arrivée de 10 000 clandestins en quelques jours sur la petite île méditerranéenne, la présidente du conseil italien en appelle désormais à l’Europe et à la solidarité des 27. « Giorgia Meloni est victime de son nationalisme et de sa propagande. Elle a gagné les élections en disant qu’elle ferait un blocus naval, qu’elle résoudrait haut la main le problème migratoire. Depuis qu’elle est arrivée au pouvoir, les flux ont doublé. Il y a eu 67 00 arrivées en 2022, on en est à 130 000 cette année. », observe non sans un certain sarcasme, Sandro Gozzi, eurodéputé italien Renew mais élu en France. « La souverainiste, la nationaliste, Giorgia Meloni, semble avoir compris que sans Europe, elle ne pourra jamais gérer les flux migratoires. »

La question migratoire ou la faillite de l’UE

Mais les 27 peinent à trouver un consensus, mettant en exergue la faillite de l’Union européenne sur l’immigration. Si la Commission, à dès l’automne 2020, présenté un nouveau Pacte Asile et Migration, le projet resté jusqu’à présent lettre morte. Des pays comme la Hongrie ou la Pologne refusent d’ouvrir leurs frontières à des réfugiés ou de contribuer financièrement à leur accueil et pourtant pour l’ancienne eurodéputé du rassemblement national il ne faut pas que « ce soit l’Italie et la Grèce qui gèrent seuls cette pression migratoire ». « Il y a 5 ans, comme la Hongrie et la Pologne ont affirmé leur désaccord, on s’est dit on ne fait rien. Et en fait, on leur a donné tout le pouvoir de bloquer toutes les propositions alors qu’il n’y a pas de droit de veto sur cette question », se désole l’eurodéputée suédoise Malin Björk.

Parvenir à un accord avant les élections de juin 2024 ?

A l’image de ce qui se fait aujourd’hui pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, l’élue de la Gauche milite depuis des années pour « un système où l’on partage la responsabilité dès l’arrivée. Et je peine à comprendre comment la Commission peut relancer des stratégies qui n’ont pas marché jusqu’à maintenant, de tenter de bloquer des arrivées, d’essayer de faire des accords avec des non-démocraties, que ce soit en Turquie ou en Tunisie, ce n’est pas le chemin. Le chemin, c’est que l’on arrive à un accord pour savoir comment partager la responsabilité. Et ça il faut le faire avant les élections 2024. »

La Commission européenne tout comme la Belgique, pays qui prendra la présidence tournante de l’UE pour 6 mois en janvier 2024, espère enfin parvenir à un accord avant les élections européennes de juin 2024.

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