Ce 31 janvier, cela fait très exactement 1 000 jours que Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris sont détenus en Iran. Le couple d’enseignants a été arrêté à Téhéran le 7 mai 2022 et est détenu depuis dans la prison d’Evin, notamment connue pour enfermer des opposants politiques. Un troisième Français est retenu en otage par la République islamique depuis 2022 : Olivier Grondeau, qui a décidé de rendre sa situation publique ce mois-ci.
Dans un communiqué, la commission des affaires étrangères du Sénat dénonce le « chantage odieux exercé par les autorités iraniennes », qui utilisent les otages européens comme une « monnaie d’échange ». « Les otages doivent être libérés sans conditions », martèle le président de la commission, le sénateur Les Républicains Cédric Perrin.
Noémie Kohler, la sœur de Cécile Kohler, entendue au Sénat le 5 mars
Noémie Kohler, la sœur de Cécile Kohler, sera entendue par la commission le 5 mars prochain. Porte-parole du comité de soutien « Liberté pour Cécile », elle a déjà été reçue au Sénat ce 22 janvier. « On commence une nouvelle année sans Cécile. Sa situation reste absolument bloquée, de même que celle de Jacques. Et ils sont de plus en plus désespérés. Ils commencent vraiment à douter de pouvoir revenir un jour », a-t-elle rapporté.
Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat et de l’Assemblée le lendemain, la militante iranienne Nargès Mohammadi, elle aussi détenue à la prison d’Evin, avait aussi tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de détention de Cécile Kohler. « Les personnes qui ont réussi à la croiser, à l’entrevoir, rapportent tous la même information. Elle est dans une situation extrêmement inquiétante, tant sur le plan physique que mental », a-t-elle alerté devant les parlementaires.
Le Sénat demande au gouvernement d’ « agir vite »
Cela fait plusieurs semaines que le Sénat se mobilise pour réclamer la libération des trois otages français en Iran. Ce 29 janvier, lors des questions d’actualité au gouvernement, Rachid Temal a ainsi sommé le ministre des Affaires étrangères d’« agir vite ». « Nous sommes face à des otages qui sont au bout. Dans des cellules de 8 m2, éclairées en permanence, avec des codétenus qui sont là pour les surveiller », a alerté le sénateur socialiste.
« Nous avons adressé des messages très fermes aux autorités iraniennes en leur expliquant que sans libération de ces otages aucun dialogue bilatéral n’était possible », a indiqué Jean-Noël Barrot dans sa réponse. Le ministre des Affaires étrangères affirme enfin avoir réclamé des sanctions auprès de l’Union européenne, à l’encontre « des responsables de cette détention arbitraire ».