Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Les eurodéputés français en perte d’influence au Parlement européen
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Alors que la France est bloquée politiquement avec une Assemblée nationale sans majorité, l’influence française au sein du Parlement européen devrait décliner pour les cinq prochaines années. Ce mardi, les eurodéputés ont nommé les présidents et vice-présidents des 20 commissions et 4 sous-commissions de l’assemblée. Résultat : 8 postes obtenus pour les Français contre 17 pour les Allemands et 15 pour les Italiens.
Les élus RN isolés par le cordon sanitaire
Première raison, sur les 81 eurodéputés français, les 30 élus du Rassemblement national, ainsi que les 5 eurodéputés élus sur la liste de Marion Maréchal aux européennes, subissent le cordon sanitaire imposé par les partis pro-européens aux groupes d’extrême droite, et se voient privés de ces postes clés à la tête des commissions. « Le seul élu RN ayant le pouvoir d’exercer une réelle influence, c’est Jordan Bardella qui prend la présidence de son groupe, Les Patriotes pour l’Europe, le troisième du Parlement européen avec 84 eurodéputés », note Simon Carraud, journaliste au bureau de Bruxelles du site d’information Contexte. « Il va donc siéger au sein de la Conférence des présidents du Parlement, qui a la main sur les décisions politiques et l’organisation des travaux parlementaires. »
Erosion de l’influence des eurodéputés macronistes
L’importance de la Macronie au sein du Parlement européen s’érode par rapport à la précédente mandature. Non seulement, ils ont perdu 10 sièges mais leur groupe centriste Renew Europe ne compte plus que 77 eurodéputés, contre une centaine auparavant, et a été relégué au rang de 5e groupe de l’hémicycle derrière celui du RN, et le groupe des Conservateurs, Réformistes européens piloté par l’Italienne Giorgia Meloni. Les Français de Renew ont pu conserver la présidence du groupe avec Valérie Hayer, mais ont dû renoncer aux présidences de commissions, alors qu’ils en détenaient 3 lors de la précédente mandature.
Néanmoins, ils considèrent qu’ils ont tiré leur épingle du jeu en décrochant des postes de coordinateur de leur groupe dans 9 commissions. « On s’est bien débrouillés », estime Christophe Grudler, eurodéputé Modem, membre du groupe Renew, nommé coordinateur de son groupe dans la commission Energie et Industrie. « Le poste de coordinateur est presque aussi important qu’une présidence de commission. C’est celui qui va choisir quel élu dans son groupe va travailler sur tel dossier. Ainsi on va continuer à imprimer une forme de ligne française. »
A gauche, quelques postes importants
Du côté de la gauche française, la moisson des postes a été plutôt bonne. Aurore Lalucq, de Place publique, décroche la présidence de la commission des Affaires économiques. « Cela correspond à la remontée en puissance des eurodéputés français, élus sur la liste de Raphaël Glucksmann, au sein du groupe des Sociaux-démocrates, 2e groupe du Parlement avec 144 eurodéputés », commente Simon Carraud.
Chez les Insoumis, Manon Aubry conserve la tête du groupe La Gauche, très minoritaire dans l’hémicycle avec ses 46 députés. Younous Omarjee obtient une vice-présidence du Parlement européen. L’écologiste Mounir Satouri devient le président de la commission en charge des Droits de l’homme. La militante franco-palestinienne, élue eurodéputée Insoumise, Rima Hassan, devait être élue vice-présidente de cette commission, mais l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a réussi pour le moment à bloquer son élection. « Cela pose un vrai problème que Madame Hassan, qui a légitimé le Hamas au lendemain du 7 Octobre et qui a décrit l’État d’Israël comme une « monstruosité » représente la voix des droits de l’homme au Parlement européen », a expliqué François-Xavier Bellamy au Figaro. Une manœuvre politique et un maigre signe de l’influence encore restante du parti Les Républicains au Parlement européen, avec ses 6 eurodéputés, qui n’occuperont pas de postes-clés à Strasbourg.
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