Trump Signs Executive Orders

La menace de la guerre commerciale plane sur le salon de l’agriculture

L’inauguration du salon de l’agriculture par Emmanuel Macron a été marqué par le contexte international. Le Président de la République est revenu sur la réponse à apporter à l’augmentation des droits de douane américain ainsi que sur les négociations autour de l’accord de libre-échange avec le Mercosur.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Vous êtes les otages de la guerre commerciale » répond le Président de la République à un producteur laitier alertant sur les conséquences que pourraient avoir quelques pourcentages de droits de douane supplémentaires sur son activité. Dans l’esprit de tous, les tarifs agités par Donald Trump à l’encontre des différents partenaires commerciaux excédentaires des Etats-Unis (voir notre article). Si ces menaces ont parfois été suspendues, comme dans le cas mexicain, le ton a été donné par le président américain en annonçant le 13 février dernier l’instauration de « droits de douane réciproques. »

L’impact de telles mesures est difficile à évaluer tant qu’elles n’ont pas été précisées et effectivement mises en œuvre par l’administration américaine, mais Emmanuel Macron, qui se rend ce dimanche à Washington, a tout de même tenu à jouer la désescalade : « Je ne veux pas rentrer dans une logique guerrière. J’espère convaincre le président Trump que ce n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis eux-mêmes. » Le Président de la République mise ainsi sur un « échange […] amical », mais « en même temps clair » pour tenter « d’apaiser tout ça » et de convaincre Donald Trump que « quand on parle entre alliés et partenaires, on ne peut pas vouloir faire souffrir l’autre par des tarifs. »

Tout comme il y a trois semaines, où Emmanuel Macron avait réagi aux premières annonces protectionnistes de Donald Trump en assurant que l’Europe saurait « se faire respecter », le chef de l’Etat assure que s’il n’arrive pas à convaincre son homologue américain, « nous prendrons des dispositions. »

Mercosur : « On s’y est opposé et on continuera »

L’export « fait aussi partie de la force de notre agriculture », a par ailleurs rappelé le Président de la République, soulignant ainsi la dimension internationale des problématiques qui entourent le salon de l’agriculture. La question du Mercosur est ainsi revenue à de nombreuses reprises au fur et à mesure de la déambulation d’Emmanuel Macron au milieu des allées du Salon. « Si on laisse passer le Mercosur et la viande du Brésil, ça détruira tout », l’a ainsi interpellé un éleveur au milieu de drapeaux de la FNSEA.

«On s’y est opposé et on continuera », a promis le Président de la République, en précisant qu’au sein de l’Union Européenne, la France continuait de construire une « minorité de blocage » au Conseil (au moins 4 États membres et 35 % de la population). « On bouge aussi pour que ce soit bloqué par ailleurs », a assuré le chef de l’Etat. Sur le fond, Emmanuel Macron a réaffirmé la position de la France : « Tant que les clauses miroirs et les clauses de sauvegarde ne sont pas là, c’est un mauvais texte. » En imposant ainsi des garde-fous de réciprocité, le Président de la République espère réduire l’incertitude « dans un moment géopolitique tendu. » « Rien ne dit que demain, l’agriculture ne deviendra pas une arme. » Difficile, alors, de « ne pas rentrer dans une logique guerrière. »

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

La menace de la guerre commerciale plane sur le salon de l’agriculture
4min

International

Guerre en Ukraine : « Il y a un seul dictateur, c’est monsieur Poutine » répond le président du Conseil européen à Donald Trump

Guerre en Ukraine : « Il y a un seul dictateur, c’est Vladimir Poutine » répond le président du Conseil européen à Donald Trump. Au moment où Américains et Russes renouent le dialogue sur le dossier ukrainien, le président du Conseil européen Antonio Costa, rappelle aux Etats-Unis et à la Russie qu’il n’y aura pas de négociations réelles sur la paix en Ukraine sans les Ukrainiens et les Européens. Une interview exclusive menée par Caroline de Camaret dans l’émission Ici l’Europe à voir en intégralité sur France 24, Public Sénat et LCP-AN.

Le

Olaf Scholz, Friedrich Merz et Alice Weidel s’affronteront lors des élections fédérales allemandes le 23 février prochain.
9min

International

Montée de l’extrême droite, Friedrich Merz chancelier, ingérences… : ce qu’il faut savoir sur les élections en Allemagne

Ce 23 février, les Allemands sont appelés à renouveler les 630 membres du Bundestag, dans le cadre d’élections législatives anticipées. Un scrutin déterminant, qui permettra de désigner un nouveau chancelier et un nouveau gouvernement. On fait le point sur les enjeux du vote avec Paul Maurice, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes.

Le

Budget des armées : le sénateur Cédric Perrin appelle à être suffisamment dissuasifs « dans ce monde de carnassiers »
8min

International

Budget des armées : le sénateur Cédric Perrin appelle à être suffisamment dissuasifs « dans ce monde de carnassiers »

À l’instar d’autres dirigeants européens, Emmanuel Macron a estimé qu’il fallait « dépenser davantage » dans notre défense, et « revisiter nos choix budgétaires », après les récentes déclarations de Donald Trump sur le conflit ukrainien. « Il faut que l’on ait les moyens d’être suffisamment dissuasifs », acquiesce le sénateur Cédric Perrin.

Le