Depuis sa diatribe contre le président américain, qu’il a comparé la semaine dernière à Néron, Claude Malhuret est devenu malgré lui l’un des porte-voix des opposants à Donald Trump. Son discours, prononcé le mardi 4 mars, s’est propagé comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, grâce aux versions traduites, apparues dans les heures qui ont suivi.
Très sollicité depuis par des médias étrangers, le discret sénateur de l’Allier, encarté à Horizons, considère qu’il n’est pas devenu une star pour autant. « Il ne faut pas exagérer. C’est essentiellement un phénomène de réseaux sociaux. Il y a pas mal de médias qui ont fait une petite vidéo sur le thème. Je ne suis pas devenu John Wayne », s’est amusé à notre micro le président du groupe Les Indépendants – République et territoires.
Son succès inattendu – la vidéo comptant plusieurs millions de vues – n’est cependant pas rassurant à ses yeux. « Je ne m’en félicite pas obligatoirement, parce que si je le suis devenu [célèbre] aux États-Unis, c’est aussi parce que les parlementaires américains ne s’expriment pas, pour des raisons bizarres. Les Républicains ont tellement peur de Trump, y compris quand ils pensent comme ça, qu’ils n’osent pas le contredire. Et les Démocrates sont tellement sonnés par leur défaite à la présidentielle, qu’ils n’ont pas encore réorganisé le parti et trouver des leaders capables de s’exprimer. »
La proposition de cessez-le-feu, « une goutte d’espoir dans un océan d’incertitude et d’inquiétude »
Une semaine après le début de sa forte médiatisation, les choses ont évolué entre Washington et Kiev. Une proposition de cessez-le-feu de 30 jours est sur la table. L’Ukraine a apporté son soutien à la proposition des États-Unis, qui ont annoncé dans la levée immédiate de la suspension de leur soutien militaire. Claude Malhuret demeure toutefois prudent sur la portée de cet accord.
« C’est une goutte d’espoir dans un océan d’incertitude et d’inquiétude », accueille-t-il, ajoutant qu’on est « loin » d’une solution. « Personne ne sait quelle va être la réponse de la Russie et la réponse de Poutine. Je le vois mal accepter une solution définitive, qui pourrait être satisfaisante pour les Ukrainiens et les Européens. »