Le Senat, Paris.
Le Senat qui compte 348 senateurs, Paris.//URMAN_17080045/2201061715/Credit:LIONEL URMAN/SIPA/2201061725

Ingérences étrangères : le Sénat lance une commission d’enquête 

Alors que les ingérences et la propagande, pro-russe notamment, se multiplient sur internet, la commission d’enquête du Sénat sur les politiques publiques face aux ingérences étrangères lance ses travaux après avoir désigné les membres de son bureau le 14 février.
Henri Clavier

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Demandée en décembre par le groupe socialiste, la commission d’enquête sera présidée par Dominique de Legge, tandis que Rachid Temal (PS) en sera le rapporteur. A l’approche des élections européennes et des Jeux Olympiques, le bureau de la commission pointe un « contexte de durcissement des opérations d’influences étrangères ». Le 12 février, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) publiait un rapport mettant en lumière les activités d’ingérences et de propagande pro-russes sur internet. Souvent jugée naïve dans sa réponse aux ingérences étrangères, la France est particulièrement ciblée par la Russie et la Chine. La loi de programmation militaire, adoptée en 2023, procède à un début de prise de conscience en doublant les ressources dédiées au renseignement pour la période 2024-2030.

Dans le cadre de leurs travaux, les sénateurs souhaitent encourager « une prise de conscience de la guerre informationnelle comme fonction stratégique » et dresser un état des lieux des politiques publiques françaises en la matière. La commission d’enquête réalisera une cartographie des menaces actuelles et futures. L’objectif est également de réaliser un travail de prospective et d’anticipation afin de répondre aux menaces d’ingérences étrangères. En juin 2023, le rapport de la délégation parlementaire au renseignement expliquait que « les ingérences étrangères s’opèrent de façon de plus en plus décomplexée et concernent tous les secteurs d’activité, de la vie démocratique à la vie économique, du monde de la recherche aux espaces numériques ».

La commission d’enquête commencera ses travaux le 27 février et devrait rendre son rapport en juin. Les sénateurs auditionneront d’abord le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) sur la coordination des politiques publiques face aux menaces hybrides avant plusieurs tables rondes sur la guerre informationnelle et la résilience face aux ingérences étrangères.

Partager cet article

Dans la même thématique

Lithuanian Armed Forces Day
6min

International

Obligatoire, volontaire ou par tirage au sort : tour d’horizon des services militaires en Europe

Face à la menace russe, Emmanuel Macron envisage l’instauration d’un service militaire volontaire, 28 ans après la fin de la conscription obligatoire en France. En Europe, certains pays disposent de dispositifs sur la base du volontariat ou l’envisagent, tandis que d’autres n’ont jamais abandonné le service militaire obligatoire. Etat des lieux des pratiques de nos voisins européens.

Le

SWITZERLAND-GENEVA-U.S. AND UKRAINE-GENEVA TALKS-RUBIO
6min

International

Plan de paix pour l’Ukraine : « Poutine négocie, car il est en position de faiblesse »

En réponse au plan de paix américain pour l’Ukraine jugé conforme aux exigences russes, les Européens ont établi une contre-proposition que Reuters a dévoilé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué des avancées importantes, mais encore insuffisantes pour une « paix réelle ». Selon Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), ce « moment charnière » n’est que le début d’un « long processus ». La contre-proposition européenne ne convient pas à la Russie a fait savoir le Kremlin.

Le