Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
« Il faut imposer un règlement de paix à Israël et aux Palestiniens », estime l’eurodéputé Bernard Guetta
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L’horreur a saisi le Parlement européen cette semaine après les attaques terroristes du Hamas contre Israël. « C’était un massacre organisé de manière scientifique, pour tuer des civils maison après maison », a réagi Bernard Guetta, eurodéputé français, membre du groupe Renew Europe (majorité présidentielle en France), interrogé sur le plateau d’Ici l’Europe (France 24/Public Sénat). « On a tué des enfants en bas âge. Cela s’appelle une tuerie de masse. »
Les chefs d’Etats membres de l’Union européenne ont condamné ces attaques de manière unanime, mais très vite des divergences sont apparues sur les différentes scènes politiques nationales. En France, les Insoumis n’ont pas souhaité parler d’attaque terroriste mais de « crimes de guerre » de la part de la branche armée du Hamas. En Espagne, le parti de gauche Sumar a déploré que les instances européennes ne condamnent pas « les crimes de guerre de l’armée israélienne ».
« J’ai honte de l’extrême gauche », a réagi l’eurodéputé espagnol du Parti populaire européen (droite) Antonio Lopez Isturiz White, président de la délégation UE-Israël au Parlement européen. « On doit en finir avec l’antisémitisme dans certains partis de gauche européens. » « La ligne rouge c’est de ne pas condamner une tuerie de masse », a affirmé Bernard Guetta. « Après, vous pouvez avoir mille analyses » sur ce conflit israélo-palestinien.
Cacophonie sur la question des aides versées aux Palestiniens
Des divisions sont apparues également autour de la question des aides européennes versées aux Palestiniens. L’Union européenne fournit l’aide financière la plus importante à l’Autorité palestinienne et à la population. Elle s’élève à 1,2 milliard d’euros entre 2021 et 2024. Certains considèrent qu’une partie de cet argent est détournée par le Hamas.
Deux jours après l’attaque terroriste, le commissaire européen à la politique de voisinage, le Hongrois Olivér Várhelyi, a annoncé dans un tweet la suspension de l’aide européenne à la population palestinienne. Une déclaration vite contestée par certains pays comme l’Espagne, l’Irlande et le Luxembourg. La Commission européenne a ensuite rétropédalé en annonçant un réexamen de cette subvention. « Sur la forme, le commissaire n’avait pas le droit d’annoncer une telle suspension car la politique étrangère de l’Union européenne est déterminée par les 27 Etats membres », commente Bernard Guetta. « Sur le fond, je pense qu’il a tort, car couper cette aide c’est tuer net l’Autorité palestinienne, qui est notre seul interlocuteur dans le processus de paix. »
L’échec du processus de paix
Un processus de paix qui a subi un terrible coup d’arrêt avec cette attaque du Hamas. « Il y a eu un moment d’espoir en 2020 après les accords d’Abraham et le rapprochement entre Israël et certains pays arabes comme l’Arabie saoudite », rappelle Antonio Lopez Isturiz White. « Mais ces accords, l’Iran, qui est derrière le Hamas, ne les a pas supportés. »
Pour Bernard Guetta, « l’Union européenne doit imposer un règlement de paix à Israël et aux Palestiniens. Pas en leur disant quoi faire. Mais en négociant autrement les accords commerciaux que nous avons avec Israël ou les aides que nous versons aux Palestiniens. »