Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Guerre Israël/Hamas : Les États-Unis n’ont « pas la crédibilité pour être respectés en Israël et craints dans les pays arabes »
Par Stephane Duguet
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Alors que la guerre entre Israël et le Hamas dure depuis un mois, après les attaques de l’organisation islamiste qui ont fait 1400 victimes, les appels au cessez-le-feu de la communauté internationale restent pour le moment sans effet. Des milliers de Palestiniens sont morts dans les bombardements israéliens, les troupes terrestres de Tsahal sont entrées dans Gaza-ville et Benyamin Netanyahou, le chef du gouvernement israélien, exclut tout cessez-le-feu sans la libération des 241 otages israéliens et internationaux du Hamas.
Selon le chercheur Antoine Basbous, les initiatives de paix sont dans une impasse, d’abord à cause de l’agenda du Premier ministre israélien. Israël cherche à « retrouver sa stature de puissance régionale incontestée et incontestable et il y a un agenda intérieur puisque Benyamin Netanyahou est fragilisé et qu’il doit rendre des comptes. Il y a aussi peut-être un objectif stratégique messianique qui est de pousser les Palestiniens vers le Sinaï pour s’en débarrasser en quelque sorte », avance le directeur de l’Observatoire des Pays Arabes sur Public Sénat.
« Pour Vladimir Poutine, c’est tout bénéfice »
Le rôle des Etats-Unis, premier soutien d’Israël tout en demandant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, est perçu comme peu « crédible » par le politologue. D’un côté vis-à-vis des Israéliens parce que « les Etats-Unis passent tous les caprices d’Israël » et de l’autre vis-à-vis des pays arabes car « ils ont compris que les Américains sont sur le retrait dans cette région du monde ». « Ils n’ont pas la crédibilité pour être respectés en Israël et craints dans les pays arabes », résume Antoine Basbous. Face à cette situation, la Russie, alliée de l’Iran dans le cadre de la guerre en Ukraine et en Syrie, tire son épingle du jeu. Le conflit au Proche-Orient « déplace le front international au Levant et pour Vladimir Poutine, c’est tout bénéfice », observe le chercheur.
L’Iran lutte pour l’hégémonie régionale, notamment à travers le Hezbollah libanais, posté au sud du Liban à la frontière avec Israël et avec qui l’armée de l’Etat Hébreu échange des tirs depuis le 7 octobre. Vendredi dernier, dans son premier discours depuis le déclenchement du conflit, Hassan Nasrallah, chef de l’organisation chiite libanaise, n’a pas déclaré la guerre au voisin israélien, malgré son engagement aux côtés du Hamas. « Hassan Nasrallah est un pion dans la stratégie iranienne, il agit selon les instructions de Téhéran. Le jour où l’Iran dit : il faut y aller, il ne pourra pas reculer », explique Antoine Basbous qui pointe la déception des dirigeants palestiniens suite à ce discours.
Fracture entre les pays occidentaux et le Sud global
Si l’Iran exclut, pour le moment, d’intervenir dans le conflit, le fondateur de l’Observatoire des Pays Arabes détaille son implication à travers des « proxys » comme le Hezbollah au Liban, les rebelles Houthis au Yémen ou encore en Irak. « Ils veulent montrer leurs capacités et dire : venez négocier avec nous. Vos amis les Arabes, on les a écartés parce qu’ils sont honteux d’avoir signé la paix et normalisés avec Israël, la nouvelle puissance régionale, c’est Téhéran », décrypte Antoine Basbous. Sur la fracture entre les pays occidentaux et les pays du Sud global, d’autant plus visible depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, le chercheur voit dans le conflit au Proche-Orient, la confirmation que « cette dynamique s’installe dans la durée ».
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