Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Film des attaques du 7 octobre : « Vous comprenez l’envie de haine et de vengeance, mais il faut garder la tête froide », selon Francis Szpiner
Par Public Sénat
Publié le
Francis Szpiner, avocat pénaliste et sénateur LR de Paris a l’habitude de voir des photos d’autopsie. « Je sais malheureusement que ça fait partie du monde et qu’il faut regarder le monde en face ». Mardi soir, Francis Szpiner a participé à la projection des images de l’attaque du Hamas survenue le 7 octobre. Une projection qui a eu lieu à l’initiative de Roger Karoutchi, président du groupe d’amitié France-Israël. « Ce qui est effrayant dans ce que nous avons vu hier, c’est l’effet de masse, l’accumulation et surtout la joie autour du crime. D’habitude, nous (avocats), on découvre le crime et puis il y a l’enquête. Là, on voit l’assassin en action qui se glorifie ».
« Ce ne sont pas des hommes qui ont fait ça. C’est terrible »
A la sortie de la projection mardi soir, l’émotion était palpable. Aucun sénateur n’a accepté de s’exprimer à chaud face caméra mis à part Olivier Paccaud, élu (LR) de l’Oise. « J’ai simplement vu jusqu’où l’homme pouvait perdre l’âme, ni plus ni moins. Il n’y a pas de mot. Ce ne sont pas des hommes qui ont fait ça. C’est terrible ».
Invité de Cnews mercredi matin, Bruno Retailleau, le président du groupe LR du Sénat, a également témoigné de ce qu’il a vu. « Ce qui m’a le plus choqué, c’est la jouissance des terroristes à faire du mal (…) l’âme humaine n’a pas progressé. Cette part de mal est préoccupante (…) La civilisation est là pour que les instincts animaux soient bridés (…) La France, qui est une grande nation culturelle, œuvre aussi pour que notre civilisation puisse progresser »
Fort de son expérience, Francis Szpiner a une interprétation différente de ce visionnage. « Je pense malheureusement que c’est très humain. Il faut toujours s’interroger sur la capacité de l’homme à commettre de telles atrocités. D’autant plus que ces atrocités sont commises par des gens fiers de les commettre. Quand on sort (de ce visionnage) il faut éviter d’être dans la haine parce que quand vous voyez ces images vous comprenez l’envie de haine et de vengeance […] Il y a toujours le risque en voyant ça que les gens se disent : on peut raser Gaza, ça ne pose aucun problème […] Quand on est responsable politique, il faut avoir la tête froide, dire que ce crime a existé. Il doit être puni mais ce n’est pas la force qui l’emportera d’une manière ou d’une autre ».