Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Européennes : « le scrutin pourrait se transformer en référendum pour ou contre Emmanuel Macron »
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Les Européens vont-ils se mobiliser pour voter aux élections européennes ? C’est la question qui se pose à deux semaines du scrutin (le 9 juin en France). La tendance est plutôt favorable puisque selon l’Eurobaromètre, plus de 70% des Européens annoncent qu’ils se déplaceront pour élire les futurs eurodéputés (soit 10 points de plus que le précédent baromètre il y a 5 ans). L’enjeu est de taille puisque les élections européennes ont souvent connu de faibles participations (42% en 2014, 43% en 2009) même si le dernier scrutin de 2019 avait connu une nette progression avec 51% de participation au niveau européen. « En France, notamment, le vote des jeunes avait bondi de 14 points pour atteindre 42% de participation », rappelle Stewart Chaud, directeur d’études du groupe Verian (ex Kantar), invité de l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.
Un scrutin européen détourné vers des enjeux nationaux
« Dans plusieurs pays, les élections européennes sont détournées vers des enjeux nationaux et non européens comme par exemple en France, où le scrutin pourrait se transformer en référendum pour ou contre Emmanuel Macron », estime l’eurodéputé belge Benoît Lutgen, membre du groupe du Parti populaire européen, à la droite de l’hémicycle du Parlement européen. Même son de cloche en Italie, où la cheffe du gouvernement d’extrême droite Giorgia Meloni se présente comme tête de liste de son parti Fratelli d’Italia pour dicter le rythme de la campagne. « On risque d’avoir un vote national sur le bilan de Giorgia Meloni et pas sur les grands enjeux européens », regrette Beatrice Covassi, eurodéputée italienne, membre du groupe des Sociaux-démocrates au Parlement européen.
Le vote obligatoire, solution contre l’abstention ?
Face à une abstention qui reste forte, certains pays européens ont tenté de mettre en place le vote obligatoire. C’est le cas de la Bulgarie, de la Grèce, du Luxembourg et de la Belgique. 88% des Belges ont ainsi voté aux européennes de 2019. « Le vote est un droit mais aussi un devoir » , estime Benoît Lutgen. « Des sanctions sont prévues pour les citoyens belges qui ne vont pas voter (des amendes entre 100 et 250 euros) mais elles ne sont pas appliquées car malgré cette obligation, il y a quand plus de 10% d’abstentionnistes dans notre pays. »
Faut-il abaisser le droit de vote à 16 ans ?
Parmi les citoyens qui votent le moins en Europe il y a les jeunes, même si leur participation connaît une dynamique très positive ces derniers temps. « Les jeunes sont très attachés au projet européen », rappelle Stewart Chau. « 8 jeunes Européens sur 10 estiment que leur pays a bénéficié de la construction européenne. Mais les jeunes reprochent aux instances européennes de ne pas apporter les preuves concrètes de l’action de l’Union européenne pour répondre aux défis de notre temps. »
Pour relancer le vote des jeunes, l’Allemagne et la Belgique ont ouvert le droit de vote à 16 ans. Une première en Belgique pour ces élections européennes : « C’est important de faire un travail d’éducation pour permettre aux jeunes de se faire une opinion sur l’Europe, de déceler les fausses informations qui font le jeu des mouvements extrémistes », estime Benoît Lutgen. « J’espère que le droit de vote à 16 ans arrivera un jour en Italie. Au moment du Brexit, on a vu que les jeunes britanniques attachés à l’Europe ne s’étaient pas déplacés dans les bureaux de vote », explique Beatrice Covassi. « Je dis aux jeunes Européens : Venez voter si vous ne voulez pas que d’autres personnes décident de l’avenir de l’Europe à votre place !”