Élections européennes : « C’est quand l’extrême droite est au pouvoir qu’elle recule » constate Pascal Lamy

En France, le Rassemblement national est largement arrivé en tête des élections du 9 juin. Des résultats à nuancer à l’échelle de l’Union européenne. Dans « Ici l’Europe », Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC, ancien commissaire français chargé du commerce et président émérite de l’institut Jacques Delors, explique que l’extrême droite recule en particulier dans les pays où elle est au pouvoir.
Lauralie Margalejo

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Les sondages prévoyaient une percée significative de l’extrême droite au Parlement européen. Finalement, la poussée aura été « moins forte » qu’annoncée à l’issue du scrutin, constate Pascal Lamy. Si de « décennie en décennie », l’ancien commissaire français chargé du commerce observe un « continuum » qui fait que « le parlement européen, comparé à ce qu’il était il y a trente ans ou quarante ans, est nettement plus à droite et avec davantage d’extrême droite », ce qui compte à Bruxelles, pour l’ancien commissaire chargé du commerce, « c’est la majorité sur laquelle peut se reposer la commission pour diriger l’Europe. » Une majorité qui change peu : si l’extrême droite gagne 10 sièges par rapport à 2019, le Parti populaire européen et les socio-démocrates conservent la majorité des sièges.

« Le populisme a ses limites »

Si le virage à l’extrême droite de la France est indéniable, dans les pays nordiques, la situation est toute autre. La Finlande, la Suède et le Danemark ont fait le choix de se tourner vers la social-démocratie. En Hongrie, le parti conservateur du premier ministre Viktor Orban, bien qu’arrivé en tête, n’a pas réalisé un score à la hauteur des pronostics. Et pour cause, Pascal Lamy explique que dans les pays où l’extrême droite est au pouvoir, elle baisse. C’est donc le signe que « le populisme a ses limites ». « Quand on est élu on devient responsable, on est obligé de se confronter à la différence entre ce qu’on a dit et ce qu’on a fait. On est obligé de se confronter à des difficultés devant lesquelles il faut arbitrer et qui sont celles de l’exercice du pouvoir politique (…) je pense que c’est la leçon de l’expérience, c’est quand l’extrême droite est au pouvoir qu’alors elle recule » conclut-il.

L’intégralité de l’émission est disponible en replay.

Dans la même thématique

Élections européennes : « C’est quand l’extrême droite est au pouvoir qu’elle recule » constate Pascal Lamy
3min

International

« Il faut continuer à dire que cette guerre est horrible » : le témoignage fort d'un maire ukrainien invité au Congrès de l'AMF

Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.

Le

Russian President Putin Meets with Zaporozhye Region Governor Balitsky, Moscow, Moscow Oblast, Russia – 18 Nov 2024
5min

International

Guerre en Ukraine : « Si Poutine s’en remet à l’arme nucléaire, c’est le signe qu’il n’a pas les moyens de résister autrement »

Ce mardi, au millième jour de l'invasion russe, l'Ukraine a juré de ne « jamais » se soumettre à la Russie. Quelques heures plus tôt, Vladimir Poutine a de nouveau agité le spectre du recours à l'arme nucléaire et promis de remporter cette guerre. Pour Public Sénat, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, fait un point sur un conflit dont le bilan humain aurait déjà dépassé le million de morts et blessés.

Le

France Farmer Protest MERCOSUR
6min

International

Minorité de blocage, clauses miroirs : quelles sont les marges de négociation de la France sur l’accord UE-Mercosur, qui suscite la colère des agriculteurs ?

Les syndicats agricoles ont donné le coup d’envoi d’un nouveau cycle de mobilisations, avec pour principal mot d’ordre le rejet de l’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Si la France continue de faire pression contre une ratification, sa position semble assez isolée sur la scène européenne.

Le