Early Voting in 2020 Presidential Election

Élection présidentielle américaine : qu’est-ce qu’un swing state ?

Jour J pour l’élection présidentielle américaine. Certaines régions seront plus scrutées que d’autres : les états-clés, ou swing states. Pourquoi ces états sont-ils si cruciaux pour déterminer le prochain locataire de la Maison-Blanche ?
Camille Romano

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les médias américains n’ont d’yeux que pour eux, et les candidats à la Maison-Blanche y effectuent la plupart de leurs évènements de campagne : les swing states détiennent cette année encore les clés de l’élection présidentielle américaine.

« Swing state », « purple state » : la clé de l’élection ?

C’est un Etat qui n’est pas traditionnellement acquis à un parti et dont le vote s’avère finalement décisif dans le décompte final de l’élection. Cette particularité est due au système de décompte des votes des grands électeurs aux Etats-Unis, qu’on appelle « winner-takes-all » : en remportant l’élection dans un État, le candidat remporte l’ensemble de ses votes au collège électoral. Certains Etats pesant plus lourd dans ce collège électoral, le moindre gain peut faire toute la différence.
Les sondeurs américains ont coutume de séparer les Etats-Unis en deux : la « Red Sea » d’un côté, acquise aux Républicains, et le « Blue Wall » de l’autre, qui vote démocrate. Les swing states n’appartenant à aucun de ces deux groupes de façon constante, certains observateurs les qualifient aussi de « purple states » ou « état violet », qui votent alternativement pour les rouges Républicains ou pour les bleus Démocrates.

Les « swing states » sont-ils toujours les mêmes ?

Pour l’élection du 5 novembre 2024, les médias comme les sondeurs politiques ont recensé 7 états considérés comme « swing states » : l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. A eux sept, ils représentent 93 grands électeurs, alors qu’il en faut 270 minimum pour remporter l’élection. S’assurer le vote d’un, plusieurs ou de tous les « états clés » peut être synonyme de victoire.

D’une élection à une autre, les swing states changent, parce que la population qui les compose évolue et ne vote plus de la même façon que quatre ans auparavant. C’est le cas de l’Iowa, de la Floride ou de l’Ohio, qui ne sont plus considérés comme des swing states et votent républicain depuis plusieurs élections.

Les sujets d’actualité qui traversent la campagne peuvent aussi hisser des états au rang de « swing states » : c’est le cas de l’Arizona. Dans cet état frontalier du Mexique, la question de l’immigration est cruciale, mais aussi celle de l’avortement. Depuis la décision de la Cour Suprême de 2022 révoquant la protection fédérale de l’accès à l’IVG, l’État est le théâtre d’une bataille idéologique autour de la question.

Il y a aussi des swing states inattendus : c’est le cas cette année de la Caroline du Nord. Les sondeurs y prévoyaient une victoire de Donald Trump, mais l’entrée dans la course à la présidentielle de Kamala Harris a changé la donne.

C’est en Pennsylvanie que Donald Trump et Kamala Harris ont fait leurs derniers meetings de campagne ce lundi, signe de l’importante convoitise qu’il suscite. En cause, le nombre élevé de grands électeurs, 19, qu’il permet de remporter. L’issue du scrutin dans cet état est particulièrement incertaine.

Dans la même thématique

Un réfugié syrien en France célèbre la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
6min

International

Syrie : Plusieurs pays européens suspendent les demandes d’asile des réfugiés, la France « suit attentivement la situation »

Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.

Le

Des Syriens célèbrent la chute du régime de Bachar Al-Assad, après la prise de Damas par les rebelles du groupe HTS.
7min

International

Djihadistes : « Beaucoup d’entre eux préféreront rester en Syrie que rentrer en France »

Le régime de Bachar al-Assad est tombé en Syrie après l’offensive victorieuse, ce week-end, des rebelles islamistes d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Le groupe compte dans ses rangs de nombreux djihadistes, dont quelques Français. Faut-il craindre un retour de certains d’entre eux ? Pour le spécialiste Thomas Pierret, cela n’est pas évident. En revanche, selon lui, une résurgence de Daech dans le pays est à craindre.

Le

Des Syriens célèbrent la chute du régime de Bachar Al-Assad, après la prise de Damas par les rebelles du groupe HTS.
7min

International

Syrie : de la Turquie à l’Iran, les équilibres bouleversés au Moyen-Orient après la chute du régime Assad

Après 24 ans de pouvoir, Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive éclair du groupe islamiste Hayat Tahir Al-Sham. Une large partie du pays est désormais aux mains d’une coalition de rebelles, aux soutiens et intérêts divergents. De la Turquie à l’Iran, en passant par Israël, tour d’horizon des enjeux de la chute du régime Assad, qui bouleverse les équilibres régionaux.

Le

Syrie : Pour le Kremlin, la chute du régime de Bachar al-Assad est un revers géopolitique majeur
6min

International

Syrie : « Pour le Kremlin, la chute du régime de Bachar al-Assad est un revers géopolitique majeur »

La fuite du président syrien Bachar al-Assad, chassé par les rebelles islamistes en dépit du soutien de la Russie, rebat les cartes au Moyen-Orient. Pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, cette situation illustre l’affaiblissement d’une Russie incapable de maintenir ses ambitions internationales, car vampirisée par la guerre qu’elle a déclenchée en Ukraine.

Le