« Il n’y a pas de négociations avec Donald Trump ». Alors que la hausse des droits de douane imposés à l’Union européenne entre en vigueur ce mercredi 9 avril, le député européen a attaqué la stratégie commerciale du Président américain sur le plateau de Public Sénat. Pour Pierre Jouvet, Donald Trump a « fait des choix extrêmement violents, (…) que personne de normalement constitué imagine faire ». Face à cette brutalité, il n’y a aucune marge de manœuvre pour les pays ciblés, affirme-t-il. Donald Trump est quelqu’un « d’irrationnel », les discussions semblent donc rompues.
En réaction, l’eurodéputé ne veut pas que l’Union européenne « se laisse marcher dessus ». Répondre à Donald Trump, c’est nécessairement lui imposer en retour « un rapport de force économique réel », estime-t-il. Au niveau de la Commission européenne, sa Présidente Ursula von der Leyen a proposé à Donald Trump une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, lundi 7 avril. Mais l’offre a déjà été refusée par le chef d’Etat américain.
« Il faut mettre l’économie américaine à genoux », lance Pierre Jouvet
Mais pour le secrétaire général du PS, l’Europe n’est « absolument pas prête ». Face à Donald Trump, les dirigeants européens seraient « atteints du syndrome de Stockholm, incapables d’appliquer des mesures économiques en réponses aux attaques de Donald Trump ». Du côté français, si Emmanuel Macron a appelé à une réponse forte de l’Europe, il n’aurait « pas donné la preuve de sa capacité » à répliquer, selon Pierre Jouvet. Le député européen se dit « habitué à voir que le discours est une chose, et l’application une autre ».
Mais pour « mettre l’économie américaine à genoux », l’eurodéputé propose plusieurs leviers pour répondre à l’offensive américaine. D’abord, l’Union européenne devrait « taper au portefeuille les oligarques du numérique qui entourent Donald Trump ». En effet, l’UE a plusieurs cordes à son arc, comme le Digital Services Act, le règlement européen sur les services numériques, qui encadrent les plateformes.
Enfin, le député européen a évoqué la question des marchés publics. Selon lui, il faut appliquer la « préférence européenne » à ces marchés et affirmer devant Donald Trump : « vous n’aurez plus accès au marché européen », une décision difficile mais nécessaire pour Pierre Jouvet.
Si, au sein de l’Union européenne, Pierre Jouvet n’est pas suivi sur l’ensemble de ses propositions, l’eurodéputé croit en une réaction du Vieux continent : « L’Europe a toujours bougé quand il y a des crises : et là, nous sommes dans un moment de crise ».